Rémunération, nombre de généralistes, patients pris en charge… Les chiffres clés des maisons de santé

15/05/2019 Par Aveline Marques
46,7 millions d'euros. C'est la somme que la Caisse nationale d'Assurance maladie versera cette année aux maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) conventionnées. Modèle d'organisation promu par le Gouvernement, ces structures ont pris en charge 3,2 millions de patients en 2018. Mais les généralistes qui y exercent restent peu nombreux.

  735 MSP conventionnées Au 31 décembre dernier, 735 MSP avaient adhéré à l'accord cadre interprofessionnel (ACI) signé en avril 2017 par les syndicats, les représentants des centres de santé et l'Uncam afin d'inciter au développement de l'exercice coordonné. C'est 197 de plus qu'en 2017. Une augmentation qui témoigne "à la fois du dynamisme du dispositif conventionnel et de l'attractivité croissante d'un mode d'exercice regroupé et coordonné", se réjouit la Cnam dans un communiqué du 14 mai.

D'après les tout derniers chiffres du ministère de la Santé, 1253 MSP sont en fonctionnement et 445 sont en cours de développement. Six structures sur 10 auraient donc d'ores et déjà signé un contrat avec la CPAM et l'ARS, ouvrant droit au versement d'une rémunération modulée en fonction de l'atteinte d'objectifs. 63 500 euros de rémunération C'est le montant moyen de la rémunération qui sera versée aux MSP adhérentes par la Cnam cette année au titre de l'activité 2018. Soit un total de 46,7 millions d'euros, en hausse de plus de 30 % par rapport à l'an dernier : 35,8 millions d'euros avaient été versés à 538 MSP.

La baisse de la rémunération moyenne (-3000 euros) s'explique par les nouvelles adhésions de MSP, les sommes étant proratisées à date d'effet du contrat. "Si l'on ne prend en compte que les MSP déjà rémunérées l'année précédente, le montant moyen de la rémunération est de 69 664 euros en 2018 et 66 145 euros en 2017, soit une évolution de 5 %", souligne la Cnam. Une hausse qui s'explique par l'augmentation du nombre de patients pris en charge, du nombre de professionnels de santé ainsi que par une "meilleure atteinte des indicateurs". 3 types d'indicateurs La structure doit respecter des indicateurs "socles et prérequis" afin de déclencher la rémunération : ouvrir de 8 à 20 heures en semaine, ainsi que le samedi matin et pendant les congés scolaires ; organiser l'accès à des soins non programmés ; assurer une fonction de coordination ; mettre en œuvre un système d'information labellisé. L'élaboration de protocoles pluriprofessionnels (jusqu'à 8) pour la prise en charge et le suivi des patients est également valorisée, ainsi que l'organisation de réunions (au moins 6 par an) de concertation pluriprofessionnelle entre les soignants de la structure autour des cas de patients. Enfin, des indicateurs "optionnels" sont proposés et ouvrent droit à une rémunération complémentaire : offre de consultations de second recours, mise en place d'outils de mesure de satisfaction des patients, la formation de jeunes professionnels…

A noter que c'est la Sisa (société interprofessionnelle de soins ambulatoires) qui touche cette rémunération, et non les professionnels de santé associés. Mais la structure est libre d'utiliser la somme comme elle le souhaite.

Les MSP nouvellement créées ont une rémunération annuelle minimale garantie de 20 000 euros. 3.2 millions de patients Bien que relativement faible, le nombre de patients pris en charge par les MSP en 2018 est en hausse de 11,5 % par rapport à 2017 (2,87 millions de patients) et de 42 % par rapport à 2016 (2,25 millions).

13 096 professionnels Le nombre de professionnels de santé, hors vacataires, exerçant dans les MSP conventionnées en 2018 est en hausse de 37 % (ils étaient 9566 en 2017), indique la Cnam. Parmi eux, 3554 généralistes. C'est encore une fois peu, mais c'est 896 de plus qu'en 2017. "Ce mode d'exercice regroupé et coordonné, aujourd'hui plébiscité par les jeunes diplômés, concourt également à une plus grande attractivité de l'exercice ambulatoire, notamment au sein de territoires en tension d'un point de vue démographique", assure la Cnam. D'après la récente enquête du Cnom sur les déterminants à l'installation, 21 % des internes plébiscitent en effet l'exercice libéral en MSP.

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