Vaccin contre le Covid : élargissement de la dose de rappel aux soignants

07/10/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande l’administration d’une dose de rappel avec un vaccin à ARN messager pour le personnel soignant ainsi que pour les autres professionnels prenant en charge ou accompagnant les personnes vulnérables (transports sanitaires et secteur médico-social, etc.), et l'entourage des personnes immunodéprimées (stratégie de cocooning). Cela fait suite à l’avis favorable de l'Agence européenne du médicament (EMA), en date du 4 octobre, pour l’extension d’indication du vaccin de Pfizer/BioNTech. Jusqu’à présent, seules les personnes de 65 ans et plus et celles présentant des comorbidités étaient éligibles à cette dose de rappel. 

L’objectif est de diminuer encore les infections qui sont toujours en "nombre significatif" dans les établissements (de soins ou d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), dans le contexte de plus grande contagiosité du variant Delta. Ce jeudi 7 octobre, le Gouvernement a annoncé suivre l'avis de la HAS. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a ainsi appelé "toutes les personnes éligibles à faire rapidement leur dose de rappel".

Cet avis repose sur l’analyse des données récentes. Des études en vie réelle ont ainsi mis en évidence une baisse de la protection contre la transmission du virus 6 mois après la 2ème injection de vaccin. Cet effet pourrait être du à la fois à la présence du variant Delta et à une diminution progressive du taux d’anticorps au cours du temps. Il s’observe quelle que soit la classe d’âge. En revanche, la protection contre les formes graves reste à des niveaux élevés. En outre, des études en vie réelle, avec le vaccin Comirnaty, réalisée tout d’abord chez des personnes de 60 ans ou plus, ont montré qu’une dose de rappel administrée avec un délai d’au moins 5 mois, entraînait une diminution des risques liés au Covid, avec un nombre de cas d’infections 11,3 fois moins élevé et un nombre de cas de formes graves 19,5 fois moins élevé chez les personnes ayant eu une dose de rappel par rapport à celles n’en ayant pas bénéficié. Une action sur la charge virale est aussi constatée. 

Et sur le plan de la tolérance, les données, en particulier issues des études en Israël, sont aussi rassurantes avec un profil de tolérance de la dose de rappel globalement comparable à celui observé après l’administration de la seconde dose de vaccin. Ces données de tolérance restent cependant "encore limitées en termes de recul", précise la HAS.

La dose de rappel doit être administrée 6 mois minimum après la primovaccination complète, par un vaccin à ARNm, quel que soit le vaccin utilisé au départ. Actuellement, seul celui de Pfizer dispose d’une extension d’AMM dans cette indication. Le vaccin Spikevax de Moderna est en cours d’examen à l’EMA pour savoir en particulier si cette dose de rappel doit se faire à dose complète et/ou à demi-dose. "Les données de pharmacovigilance françaises ne remettent toutefois pas en cause son utilisation avec une dose complète dans le cadre de la campagne de rappel qui a débuté mi-septembre avec les vaccins à ARNm disponibles", ajoute l’agence sanitaire. 

Cette nouvelle recommandation concerne environ 3,5 millions de personnes pour les professionnels médicaux et médico-sociaux ; auxquelles s’ajoutent entre 350.000 et 400.000 personnes de plus de 18 ans entourant une personne immunodéprimée.  

La HAS ne recommande pas "à ce stade" l’extension de la dose de rappel en population générale du fait de "l’amélioration de la situation sanitaire" et des données "encore limitées sur les conséquences d’un déclin de l’efficacité vaccinale au cours du temps chez le jeune adulte sans comorbidité". Cependant cette 3ème dose "deviendra probablement nécessaire au cours des mois qui viennent", ajoute-t-elle.  

Enfin, la HAS réaffirme que la priorité reste d’augmenter la couverture vaccinale de la population, particulièrement des personnes de plus de 80 ans, dont la couverture vaccinale n’augmente plus vraiment et demeure encore insuffisante (84% au 03/10/2021).  

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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