Ces organismes, qui représentent quasiment toutes les disciplines médicales, se positionnent en particulier contre la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques (FFMVT) qui, malgré son faible nombre de représentants (moins de 100 médecins), "tente de s’imposer comme unique défenseur des patients". Or, pour les sociétés signataires, la véritable défense des patients repose sur la démarche diagnostique préconisée dans les recommandations qu’elles ont récemment publiées, qualifiées de "consensuelles au sein des disciplines médicales, claires, [s’appuyant] sur les données de la science". Cette "approche médicale responsable et bienveillante" consiste à comprendre l’origine des plaintes du patient et à mettre en œuvre une prise en charge globale, précise et bien codifiée. En effet, si les symptômes chroniques dont souffrent les patients sont pénibles et parfois invalidants, ils sont "peu spécifiques et peuvent être associés à de nombreuses maladies". La démarche en question permet donc généralement de réorienter les patients vers une prise en charge adaptée à leur maladie, et évite la répétition d’antibiothérapies multiples et prolongées préjudiciables à leur bonne santé.
A l’opposé de cette approche, les auteurs du manifeste dénoncent "certains praticiens peu scrupuleux" qui "laissent croire [les patients] à un diagnostic erroné". Ils demandent "qu’il soit interdit de proposer des tests et des traitements non validés, qui engagent les patients dans des dépenses inutiles et contre productives". Les auteurs du communiqué se montrent aussi en faveur de la sélection par les autorités de tutelle, le 3 juillet dernier, de 5 centres de référence de prise en charge des maladies vectorielles à tiques. Pour les signataires, "ces centres ayant été choisis pour leur qualité scientifique et leur expertise pour mener des projets de recherche, leur capacité à travailler de manière pluridisciplinaire et leur volonté de s’inscrire dans une démarche de démocratie sanitaire". Ils rappellent qu’ils ont développé au cours des dernières années, des structures et des parcours patients permettant une prise en charge collaborative pour ceux qui craignent d’être atteints d’une forme chronique de la maladie de Lyme. Les 24 sociétés réaffirment enfin leur opposition aux recommandations "insuffisamment explicites" publiées il y a un an par la Haute Autorité de santé (HAS). "Leur manque de clarté induit des interprétations diverses et laisse la porte grande ouverte à des pratiques délétères. Un an après leur publication, ceci n’est pas un procès d’intention, mais un constat quotidien", critiquent les sociétés signataires. C’est pourquoi elles en appellent aux autorités de santé, mettant la défense des patients au cœur de toutes leurs démarches. *Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE), Collège de la Médecine Générale (CMG), Société Française de Dermatologie (SFD), Société Française de Rhumatologie (SFR), Fédération Française de Neurologie (FFN), Société Française de Neurologie (SFN), Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI), Société Française de Microbiologie (SFM), Collège National des Professionnels en Psychiatrie - Collège National pour la Qualité des Soins en Psychiatrie (CNPP-CNQSP), Association Française de Psychiatrie Biologique et de Neuro-psychopharmacologie (AFPBN), Société de Psychologie Médicale et de Psychiatrie de Liaison de Langue Française (SPMPLLF), Société Française de Médecine du Travail (SFMT), Société Française de Cardiologie (SFC), Société Française de Pédiatrie (SFP), Groupe de Pathologies Infectieuses Pédiatriques (GPIP), Société Française de Rhumatologie et Médecine Interne Pédiatrique (SOFREMIP), Société Française d’Ophtalmologie (SFO), Société Française de Mycologie Médicale (SFMM), Société Française de parasitologie (SFP), Centre National de Référence des Borrelia, Collège des universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales (CMIT), Conseil National Professionnel des Maladies Infectieuses et Tropicales (CNP MIT), Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD), Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF).
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