ESC 2018 : Efficacité du tafamidis dans une cardiomyopathie amyloïde

17/09/2018 Par Corinne Tutin
Cardio-vasculaire HTA
L’essai Attr-ACT, conduit chez 441 patients avec le tafamidis aux doses de 20 et 80 mg/j, vient de rapporter, après 2 ans et demie de suivi, des résultats très encourageants dans une cardiomyopathie avec amylose impliquant une protéine de transport, la transthyrétine.

De fait, l’administration de ce médicament s’est globalement traduite, pour les 2 doses étudiées, par une baisse de 30 % de la mortalité globale (29,5 % versus 42,9 %) avec réduction significative des hospitalisations cardiovasculaires (52,3 % contre 60,5 %), ralentissement du déclin de la capacité de marche et amélioration de la qualité de vie des patients. Cette affection, qui aboutit à une insuffisance cardiaque progressive, peut apparaître entre 50 et 70 ans lorsqu’elle est secondaire à une mutation autosomique dominante du gène TTR codant la transthyrétine, plus tardivement entre 60 et 80 ans chez les sujets porteurs de l’allèle sauvage. Dans ce dernier cas, l’apparition de l’insuffisance cardiaque est due à des modifications de la transthyrétine, qui devient instable, change de conformation et aboutit à la formation d’une protéine amyloïde se déposant dans le myocarde. Cette forme de cardiomyopathie non familiale correspond à l’ancienne dénomination d’amylose sénile systémique. Le mode d’action du tafamidis résulte de sa capacité de stabiliser la transthyrétine en se liant avec elle. Ce qui empêche sa dissociation d’une forme tétramérique à une forme monomérique et limite ainsi la formation de la protéine amyloïde TTR. Dans l’essai Attr-ACT, ce médicament s’est montré actif dans les deux formes de la maladie. Le tafamidis disposait déjà d’une autorisation de mise sur le marché européenne pour ralentir la progression de la neuropathie périphérique, qui accompagne le cours de la forme familiale de la cardiomyopathie. Le Pr Claudio Rapezzi (Université de Bologne, Italie) s’est félicité de cette nouvelle indication potentielle de ce médicament, "qui modifie l’histoire naturelle de la maladie avec un bon profil de tolérance". En effet, faute de traitement, la médiane de survie "était jusqu’ici de seulement 3,5 ans dans cette cardiomyopathie". La prévalence de cette affection rare est mal appréciée. Elle pourrait représenter 5 % des patients suspects de présenter une cardiomyopathie hypertrophique.

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17