Chez les femmes ayant un diabète, de type 1 ou de type 2, le risque de pathologie cardiovasculaire, d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance cardiaque et de mortalité est supérieur à celui des hommes. Des facteurs biologiques, la composition corporelle, la distribution de la graisse ou les hormones sexuelles pourraient expliquer ces disparités mais on insiste aussi sur le fait que la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire pourrait être différente suivant les sexes. C’est la raison pour laquelle cette revue systématique avec méta-analyse a été menée afin de revoir, en fonction du sexe, les différences des données basales concernant les facteurs de risque cardiovasculaire et l’utilisation de traitements de protection cardiovasculaire, avant toute intervention sur le diabète, dans les essais cliniques portant sur les complications cardiovasculaires du diabète.
Les études randomisées contrôlées versus placebo examinant les effets des traitements antidiabétiques sur les événements cardiovasculaires majeurs de diabétiques de type 2 de plus de 18 ans ont été analysées, en particulier les caractéristiques en termes de facteurs de risque cardiovasculaire ou de protection cardiovasculaire selon le sexe. Cinq études ont été sélectionnées portant sur 46 606 participants. Il y avait moins de femmes que d’hommes dans ces essais (28.5 à 35.8 % de femmes). Les femmes avaient eu plus souvent un accident vasculaire cérébral (RR = 1.28 ; IC 95 % = 1.09 à 1.5), une insuffisance cardiaque (RR = 1.3 ; 1.21 à 1.4) et une insuffisance rénale chronique (RR = 1.33 ; 1.17 à 1.51). Elles utilisaient moins souvent des statines (RR = 0.90 ; 0.86 à 0.93), elles utilisaient moins souvent de l’aspirine (RR = 0.82 ; 0.71 à 0.95) et des bêta-bloquants (RR = 0.93 ; 0.88 à 0.97) et avaient une pression artérielle systolique supérieure (différence moyenne = 1.66 mmHg ; 0.90 – 2.41). Leur LDL cholestérol était également supérieur (différence moyenne = 0.34 ; 0.29 à 0.39) de même que leur hémoglobine A1c (différence moyenne = 0.11 % ; 0.09 à 0.14) en comparaison des hommes.
Certes cette étude n’est pas généralisable aux groupes ayant un risque cardiovasculaire inférieur ni dans la vie courante. Pour autant, il existe clairement des disparités sexuelles dans les grands essais de traitement par les antidiabétiques en vue de la prévention des complications cardiovasculaires. Il est donc important, pour les futures études, d’y recruter plus de femmes et de favoriser la prise en charge cardiovasculaire, quel que soit le sexe.
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