L’exénatide à courte durée d’action sans utilité chez les diabétiques de type 1 sous insuline

01/04/2020 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Dans le diabète de type 2, les agonistes du récepteur du GLP1, de longue durée d’action, diminuent la glycémie à jeun et améliorent le contrôle glycémique grâce à leurs effets insulinotropes et inhibiteurs de glucagon. Dans le diabète de type 1, leur efficacité comme traitement d’appoint à l’insulinothérapie est modeste.

Cependant, les agonistes du récepteur du GLP1 de courte durée d’action diminuent les excursions glycémiques post-prandiales dans le diabète de type 2 en ralentissant la vidange gastrique. Des auteurs danois se sont donc interrogés pour savoir si cet agoniste du récepteur du GLP1 à courte durée d’action pouvait être intéressant dans le diabète de type 1. Il s’agit d’une étude monocentrique, en groupes parallèles, randomisée, en double insu versus placebo, l’étude MAG1C. Les patients diabétiques de type 1, traités par multi-injections et âgés de plus de 18 ans avec une hémoglobine glyquée entre 7.5 et 10 % et un IMC de plus de 22 kg/m2, étaient assignés de manière randomisée à une injection avant chaque repas de 10 µg d’exénatide (Byetta) ou de placebo et cela 3 fois par jour pendant 26 semaines en complément de leur traitement habituel par insuline. La titration de l’insuline était faite comme d’habitude. Les participants et les investigateurs ne savaient pas quel traitement recevaient les patients. Le critère d’évaluation principal était la différence entre les 2 groupes en termes d’hémoglobine glyquée après 26 semaines.

Entre janvier 2017 et janvier 2019, 108 participants ont été assignés de manière randomisée, 54 à l’exénatide et 54 au placebo. 23 participants ont arrêté le traitement (17 dans le groupe exénatide et 6 dans le groupe placebo). A partir d’une moyenne basale ajustée de 8.2 % (IC 95 % = 8.1 à 8.4 %), l’hémoglobine glyquée a diminué de 0.3 % (-0.5 à -0.1) sous exénatide et de -0.2 % (-0.3 à -0.1) sous placebo au terme de 26 semaines. La différence entre le groupe exénatide et le groupe placebo est de -0.1 % (-0.3 à + 0.1 ; p = 0.36). L’exénatide a, d’autre part, augmenté le nombre d’effets secondaires gastro-intestinaux rapportés par les patients, particulièrement des nausées (48 événements chez 37 patients sous exénatide, 9 sous placebo parmi 9 patients). Deux effets secondaires graves sont survenus dans le groupe exénatide et 6 dans le groupe placebo (aucun n’a été considéré comme en lien avec le médicament). En conclusion, l’exénatide, à courte durée d’action, ne semble pas être intéressant comme complément du traitement par insuline des patients diabétiques de type 1.

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Michel Lemariey-Barraud

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