HTA : la crise du Covid nécessite de renforcer le suivi des patients
Il en ressort que 2,7 % des hypertendus traités ont été touchés par le Covid-19, un taux comparable à celui retrouvé sur l’ensemble des plus de 35 ans (2,2%) ; et 9,8 % des patients atteints ont été hospitalisés. L’enquête montre, par ailleurs, le maintien du suivi ces patients hypertendus. Ainsi, 61,7 % d’entre eux ont gardé le contact avec leur médecin pendant le confinement : 46,2 % des hypertendus ont consulté en cabinet ; 5,9 % en visio-consultation (8% chez les 35-54 ans ; et 9,8 % des par téléphone. Le rôle du pharmacien est resté central : 81,4 % des hypertendus s’y sont rendus pendant le confinement. Au final, seul 0,9 % des hypertendus ont stoppé leurs médicaments habituels pendant le confinement. Dans Flahs 2020, 50,2 % des hypertendus possèdent un tensiomètre, 27 % sont traités par au moins un médicament antihypertenseur, 54,1 % sont sous monothérapie, 27,2 % sous bithérapie, 10,8 % sous trithérapie, 7,9 % sous quadrithérapie ou plus. Concernant les comorbidités, 21,5 % des hypertendus sont aussi traités pour un diabète, 37 % des hypertendus pour une dyslipidémie.
Protection des traitements antihypertenseurs La prise en charge hospitalière des patients très âgés atteints de Covid-19 a par ailleurs été analysée dans une étude dont les résultats ont été publiés dans le Jamda (journal de la Society for Post-Acute and Long-Term Care Medicine). La mortalité à 28 jours dans la population de l’étude (201 patients, âge moyen 86 ans, démence chez 88 %) a été de 34%. En outre, chez les traités par antihypertenseurs (sartan ou IEC), ce taux était diminué de moitié par rapport aux patients ne recevant pas ces médicaments (22,2 % vs. 37,7%). Pour le Pr Olivier Hanon (hôpital Broca, Paris), président du CFLHTA, ce résultat observé chez...
les sujets âgés qui sont les plus fragiles face à la COVID-19 a aussi été observé chez des sujets plus jeunes. Il permet de délivrer aux hypertendus le conseil de poursuivre pendant la période épidémique leur traitement antihypertenseur, en particulier si celui-ci comprend un sartan ou un IEC. L’application suiviHTA, nouvel outil pour l’autosurveillance Outre, le maintien du traitement, les experts insistent sur la surveillance de l’HTA, en particulier grâce à l’automesure (3 mesures le matin, 3 mesures le soir en laissant un intervalle de 1 minute entre chaque mesure, 3 jours consécutifs, position assise, sans se lever entre chaque mesure). Le Pr Jean-Pierre Fauvel, président de la SFHTA, rappelle que de nombreuses études scientifiques ont montré les avantages de l’automesure de la tension. Son usage fait partie des recommandations émises par la SFHTA, la HAS et la CNAM depuis maintenant plusieurs années. Pour faciliter l’autosurveillance, la FRHTA a mis au point l’application suiviHTA, disponible gratuitement depuis septembre 2020. Cette application permet de réaliser l’automesure selon les bonnes pratiques, obtenir un tensiomètre automatique à des conditions particulières, recevoir des conseils adaptés après avoir fait l’automesure, et conserver et/ou envoyer un rapport sur les chiffres de la tension à son médecin. Le Pr Xavier Girerd (APHP), président de la FRHTA, appelle les 5 millions d’hypertendus qui possèdent un tensiomètre automatique à utiliser l’application suiviHTA. Pour les aider à bien utiliser leur tensiomètre, mais aussi leur apporter un conseil adapté en relation avec les tensions mesurées.
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