L'épidémie de grippe s’annonce de forte amplitude et les cas graves touchent des sujets moins âgés que la saison passée. C’est ce que suggèrent les derniers chiffres de Santé publique France publié le 10 janvier.
Ainsi, l’épidémie, qui a commencé plus tôt que les saisons précédentes, reste marquée dans toutes les régions de la métropole avec, la première semaine de janvier 2018, une moyenne de 423 cas de syndrome grippal pour 100 000 habitants, selon les données du réseau Sentinelles. Un chiffre en léger infléchissement par rapport à la dernière semaine de décembre 2017. Les consultations pour syndrome grippal représentent 16% des consultations de SOS Médecins. En médecine ambulatoire, le virus prédominant est de type A (76% des prélèvements positifs) dont 60% de H1N1, et 10% de H3N2. 8 518 passages aux urgences ont été comptabilisés, en légère diminution, mais la part des hospitalisations est en augmentation (15% versus 11% fin décembre), au nombre de 1 265. "Depuis le début de l’épidémie, les passages pour syndrome grippal concernent particulièrement les moins de 5 ans (34%) et les 15-44 ans (27%)". Et depuis le 1er novembre 2017, 818 cas graves de grippe ont été admis en réanimation. L'âge moyen des cas est de 56 ans. Ces cas ont été à l’origine de 70 décès : "trois étaient âgés de moins de cinq ans, 29 de 15 à 64 ans et 38 de 65 ans et plus", a souligné Santé publique France. Ceci est concordant avec les types vaccinaux rencontrés actuellement, car on sait que le H1N1 se propage facilement parmi les 15-65 ans, alors que le H3N2 est connu pour engendrer des complications chez les plus âgés. Par chance, cette année, le vaccin semble bien adapté aux virus circulants. Ainsi, le virus H1N1 prédominant "est exactement le même que celui contre lequel protège le vaccin, confirme le Pr Bruno Lina (Le Figaro, 10 janvier 2018). On s’attend donc à une efficacité vaccinale (en France) pouvant atteindre 60 à 70%". Pour mémoire, les plus de 14 000 morts "attribuables à la grippe" de 2016-2017 étaient à 91% âgés de 75 ans et plus. La répartition de l’épidémie actuelle est donc bien différente. Lors d'une conférence de presse le 5 janvier, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait relevé ce caractère atypique de l'épidémie. "C'est une épidémie qui est sévère cette année (...) avec une souche de virus qui circule et qui est assez peu connue par le système immunitaire des jeunes. Il y a beaucoup d'enfants et de jeunes qui aujourd'hui consultent aux urgences", avait-elle dit. Globalement, un excès de mortalité toutes causes a été observé chez les 15-64 ans, la semaine du 11 au 17 décembre, constate l'agence sanitaire. Mais pour le moment, le lien avec la maladie grippale ne peut être affirmé. "À ce stade, la mortalité due à la grippe n'a pas encore été déterminée", a souligné une porte-parole de Santé publique France.
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