Le coronavirus n’aurait pas encore muté, selon l’Institut Pasteur

31/01/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Pour la première fois en Europe, des chercheurs ont réussi à séquencer intégralement le génome du coronavirus dit "2019-nCoV". C’est l’œuvre de scientifiques français de l’Institut Pasteur, permise grâce à la sa plateforme de microbiologie.

  Cette étape est fondamentale : "La séquence du génome des pathogènes est cruciale pour développer des tests de diagnostic spécifiques et identifier les options d’intervention potentielles", souligne Sylvie van der Werf, responsable du Centre national de référence (CNR) virus des infections respiratoires à l’Institut Pasteur. A partir des sérums des premiers cas français, les scientifiques ont tout d’abord détecté le nouveau coronavirus. Puis ils ont lancé le séquençage du virus. Et cela n’a pris que trois jours pour obtenir, le 28 janvier au soir, le séquençage complet des 3 premiers cas confirmés en France. Mais au delà de la performance, ce travail est riche d’enseignements. En effet la comparaison des génomes permet d’en savoir plus sur l’histoire du virus et des contaminations. Ainsi, les analyses ont montré que les séquences virales sont identiques dans tous les prélèvements français, ce qui confirme la contamination intrafamiliale : "Un membre du couple a dû contaminer l’autre, c’est le même virus." Plusieurs autres séquençages de ce type ont été réalisés dans le monde depuis le début de l’épidémie. En particulier dès les 11 et 12 janvier, la Chine a partagé les résultats des échantillons prélevés sur leurs premiers patients. Les Français ont donc aussi mutualisé leurs résultats en les déposant sur la plateforme du «Global initiative on sharing all influenza data » (Gisaid). Et en comparant les séquences françaises aux autres séquences du génome du nouveau coronavirus établies dans le monde, les scientifiques français se sont alors aperçus qu’elles sont toutes très proches. Cela suggère qu’ "il n’y a pas beaucoup de diversité dans les virus analysés ce qui va dans le sens que le coronavirus 2019-nCoV n’a pas eu besoin de muter pour s’adapter et se propager", précise Vincent Enouf, responsable adjoint du CNR à l’Institut Pasteur.    

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