Indications des tests sérologiques : les recommandations de la HAS

04/05/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Les tests sérologiques actuellement disponibles pour rechercher une réponse immunitaire à une infection par le Sars-Cov-2 ne permettent pas d’analyser la qualité de cette réponse et ne peuvent donc permettre de statuer sur l’immunité d’une personne vis-à-vis de ce virus. En revanche, ils constituent un apport diagnostique, en complément des tests virologiques par RT-PCR, dans certaines situations bien précises, que vient de détailler la Haute Autorité de Santé (HAS).
 

A coté des tests virologiques (RT-PCR) indiqués pour le diagnostic précoce de l’infection Covid-19, les tests sérologiques recherchent la présence d’anticorps spécifiques et analysent ainsi la réponse immunitaire d’un individu vis-à-vis du Sars-Cov-2. Après avoir publié, il y a 15 jours, un premier volet consacré aux critères de qualité et d’exigence auxquels ces tests doivent répondre pour être utilisés, notamment en terme de sensibilité et de spécificité, la Haute autorité de Santé (HAS) a publié le 2 mai le 2ème volet de ses recommandations sur ce sujet, dans lequel elle définit la place des tests sérologiques dans la stratégie de prise en charge de la maladie Covid-19, leur articulation avec les tests RT-PCR et leur usage potentiel lors du déconfinement. L’avis porte sur les tests Elisa, automatisables et faits en laboratoire de biologie médicale (résultats obtenus en 24 heures). Un troisième volet, diffusé prochainement, portera sur les tests unitaires (tests de diagnostic rapide, d’orientation diagnostique ou autotests).  Si de grands espoirs sont portés par ces tests sérologiques, notamment parmi le grand public pour savoir si une personne serait protégée d’une réinfection, force est de constater qu’il persiste encore de nombreuses inconnues concernant la réponse immunitaire au coronavirus. Et actuellement, « aucun test sérologique n’est capable de donner le passeport immunitaire dont tout le monde rêve pour le déconfinement » affirme d’emblée le Pr Dominique Le Guludec, présidente du collège de la Haute Autorité de santé (HAS) lors de la conférence de presse de présentation de cet avis.

Le recul concernant les connaissances sur le virus ne sont que de 4 mois. Et, si on sait repérer la réponse immunitaire, « on ne sait pas quelle protection elle confère » souligne D. Le Guludec, et a fortiori  sa durée, même si elle ajoute espérer que ces informations seront connues dans les semaines qui viennent. La HAS appelle à la prudence quant à l’utilisation de ces tests. « Mal utilisés, les tests pourraient induire en erreur les patients sur leur immunité. Un relâchement sur les mesures barrières et la distanciation sociale pourrait ainsi augmenter le risque d’une nouvelle vague épidémique. Ce qu’il faut à tout prix éviter ». En conséquence, ces tests ne sont pas préconisés pour...

un éventuel dépistage en population générale, a précisé Mme Le Guludec, et ils ne peuvent être demandés par un employeur pour l’organisation du travail au sein d’une entreprise par exemple.     Diagnostic initial et de rattrapage La HAS définit trois grands types d’indications : en cas de doute diagnostique, en cas de dépistage pour certaines catégories précises de personnels, et dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques. En premier lieu, les tests sérologiques peuvent constituer un outil en complément des tests virologiques dans le cadre du diagnostic de Covid-19. Il faut cependant tenir compte du fait que les anticorps n’apparaissent qu’au cours de la 2ème semaine de l’infection. Il est donc possible d’y recourir, à partir du 7ème ou du 14ème jour après l’apparition des symptômes, notamment pour servir de « rattrapage » si un test virologique n’a pas pu être réalisé avant, ou pour poser le diagnostic chez des patients présentant des signes évocateurs de Covid-19, mais dont le test virologique est négatif. 

Plus précisément, la HAS recommande le test sérologique pour les patients symptomatiques graves hospitalisés, en cas de doute sur une PCR négative (diagnostic initial), alors que le patient présentait des symptômes cliniques ou scannographiques évocateurs, ou  s’il n’ont pas eu de test RT-PCR dans les sept premiers jours (diagnostic de rattrapage). Il est aussi préconisé chez les patients symptomatiques de ville, sans signes de gravité dans les mêmes conditions que ci-dessus : PCR négative mais tableau évocateur ; et rattrapage en l’absence de PCR dans les 7 premiers jours. Autre situation, le dépistage chez certaines catégories de personnels non symptomatique. La HAS préconise ainsi de rechercher la présence d’anticorps chez les professionnels soignants et les personnels d’hébergement collectif (établissements sociaux et médico sociaux, prisons, casernes, résidences universitaires, internats, …) non symptomatiques, en complément du dépistage et de la détection de personne-contact par RT-PCR, si la RT-PCR est négative.    Etudes épidémiologiques Enfin, les tests sérologiques constituent « un outil précieux » pour mener des enquêtes épidémiologiques, qui visent à estimer la proportion de personnes ayant été en contact avec le virus, évaluer le rôle particulier de certaines sous-populations, et apporter de nouvelles  connaissances sur le virus lui-même et sur les réponses immunitaires qu’il déclenche, etc… Les tests seront effectués uniquement sur prescription médicale ; et la HAS préconise leur remboursement.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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