Covid : une étude suggère une moins bonne immunité chez les patients asymptomatiques

19/06/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
On en sait encore peu sur l’immunité que procure une infection par le Sars-CoV-2. Elle pourrait s’avérer variable en fonction de la symptomatologie présentée. Dans ce domaine, des résultats d’études sont publiés, parfois en contradiction avec des données antérieures.

Ainsi, alors qu’une précédente étude française semblait suggérer une immunité protectrice –tout du moins à 40 jours- même chez les patients présentant peu de symptômes, un étude chinoise vient de montrer que les personnes qui ont été infectées par le nouveau coronavirus, sans développer de symptôme de la maladie Covid-19, pourrait avoir une réponse immunitaire plus faible contre le virus que ceux qui sont plus sérieusement tombés malades. L’étude a porté sur 37 patients asymptomatiques (22 femmes, âge médian 41 ans) - identifiés dans un groupe de 178 personnes atteintes par l''infection par le Sars-CoV-2, dans le sud-ouest de la Chine.

Les auteurs ont mis en évidence que ces patients, mis à l'isolement en hôpital, avaient une durée médiane d'excrétion virale de 19 jours, contre 14 jours chez un groupe de 37 patients présentant des symptômes (fièvre, toux, essoufflement...). Par ailleurs, huit semaines après la sortie de l'hôpital, les niveaux d'anticorps neutralisants, qui confèrent a priori une immunité contre le virus, avaient diminué chez 81,1% des patients sans symptômes, contre 62,2% chez les patients symptomatiques. En outre, les auteurs ont observé que les taux de certaines cytokines et chimiokines étaient  plus bas chez les patients asymptomatiques, montrant une réponse inflammatoire réduite.
« Dans cette étude, nous avons observé que les taux d'IgG et d'anticorps neutralisants chez une forte proportion de personnes qui se sont rétablies d'une infection par le Sars-CoV-2 commencent à diminuer dans les 2 à 3 mois suivant l'infection », ajoutent-ils. Au vu de ces données, ils mettent en garde contre l’intérêt des « passeports immunitaires ». Ils prônent de poursuivre la recherche « de tout urgence » sur des groupes plus importants de patients avec et sans symptômes pour déterminer la durée de l'immunité provenant des anticorps. En dépit du petit nombre de patients, « cela correspond à certaines préoccupations selon lesquelles l'immunité naturelle aux coronavirus peut être de courte durée », selon le professeur d'immunologie britannique Danny Altmann, qui n'a pas participé à cette étude.
   

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