Qui sera vacciné par le vaccin d’AstraZeneca ?

03/02/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de rendre son avis concernant la place du vaccin d’AstraZeneca dans la stratégie de prévention de l’infection Covid-19. Elle a finalement décidé de limiter l’indication de ce 3ème vaccin, aux personnes de moins de 65 ans. Et ce, contrairement à l’avis européen, qui ne posait pas de limite d’âge. Elle s’aligne, en ce sens sur les décisions des autorités allemandes, suédoises, et italiennes.   La HAS recommande donc de proposer le vaccin à l’ensemble des professionnels du secteur de la santé et du médico-social de moins de 65 ans, ainsi qu’aux personnes âgées de 50 à 64 ans, en commençant par celles qui présentent des comorbidités. Elle considère en effet que les données des études sont insuffisantes pour les personnes de plus de 65 ans : dans ce groupe d’âge, 4 cas sont survenus chez les 687 personnes vaccinées, versus 7 dans le groupe contrôle de 666 personnes. En conséquence, elle conseille d’étendre la vaccination par les vaccins à ARNm (de Pfizer/BioNTech et de Moderna) aux personnes de plus de 65 ans à 75 ans. L’étape suivante est la vaccination des 18 - 49 ans avec comorbidités et les opérateurs essentiels et professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays qui devraient être vaccinés dès que les doses seront disponibles. Les données manquent aussi pendant la grossesse. La HAS préconise de proposer la vaccination au cas par cas, lorsque « les bénéfices potentiels semblent l’emporter sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus ». En revanche, le vaccin est déconseillé pendant l’allaitement.

  Un délai de 9 à 12 semaines entre 2 doses pour plus d’efficacité Nommé AZD1222, ce vaccin est à vecteur viral recombinant : une séquence codant la protéine S du Sars-CoV-2 a été introduite dans un virus non pathogène modifié. Pour l’autorité sanitaire indépendante, l’efficacité de ce vaccin développé conjointement par AstraZena et l’Université d’Oxford est « satisfaisante », estimée entre 62% et 70% selon les études (trois essais cliniques de phase II/III ; 16 437 volontaires). Cependant cette efficacité pourrait être augmentée par un allongement du délai entre 2 doses. En effet, dans les études, la 2ème dose a été administrée entre 4 et 12 semaines. Or les analyses ont mis en évidence une efficacité vaccinale de 56 % [39,27 ; 68,12] lorsque l’intervalle entre les deux doses est compris entre 4 à 8 semaines, mais de 70,48 % [42,42 ; 84,87] entre 9 à 12 semaines, et 75,4 % [46,70 ; 88,65]8 à plus de 12 semaines. La tolérance du vaccin est jugée « très bonne » (durée médiane de suivi de 105 jours). En outre, la simplicité de ses modalités d’utilisation et de conservation (48h au réfrigérateur après la première injection prélevée et jusqu’à 6 mois avant ouverture du flacon), font que l’HAS recommande que les pharmaciens et sages-femmes formés à la vaccination puissent vacciner, en plus des médecins et des infirmiers. Un délai de 9 à 12 semaines est donc préconisé entre les 2 doses ; la deuxième dose reste « absolument nécessaire », et doit provenir du même vaccin. En outre, le produit doit être administrer au moins 14 jours après une autre vaccination (grippe, méningite…). La HAS souligne enfin la nécessité de mettre en place de nouvelles études sur chez les personnes immunodéprimées et sur les nouveaux variants de Sars-CoV-2. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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