Covid chez les patients obèses : lancement d’un essai thérapeutique avec le nivolumab

10/06/2020 Par Marielle Ammouche
Nutrition
La défaillance immunitaire associée à l’obésité pourrait expliquer la plus forte prévalence des sujets obèses chez les patients hospitalisés pour infection à Sars-CoV-2

  On observe, depuis le début de la crise du Covid-19, que les personnes souffrant d’obésité font partie des populations à risque de forme sévère de la maladie. Des recommandations spécifiques ont été élaborées à destination des patients et des professionnels de santé. L’obésité dès 30kg/m3, a été considéré comme un facteur d’aggravation de la maladie. En conséquence, les patients ont pu bénéficier d’un arrêt de travail dérogatoire à titre préventif. Une étude française confirme l’importance de ce facteur métabolique. Conduite au CHU de Lyon par le Dr Cyrielle Caussy et le Pr Emmanuel Disse (Centre Intégré de l’Obésité des Hospices Civils de Lyon et membres du réseau de recherche clinique thématique Force), elle a été réalisée chez 340 patients hospitalisés pour Covid-19 (dont 110 en réanimation. Les résultats (The Lancet Diabetology and endocrinology, 18 mai 2020) montrent que les patients Covid atteints d’obésité ont un risque augmenté de 35% d’être admis à l’hôpital, comparativement à la population générale. Le risque est encore plus marqué en réanimation où les sujets souffrant d’obésité sont deux fois plus nombreux qu’habituellement. L’obésité est apparue comme un facteur de risque à part entière, indépendamment d’autre comorbidités telles que le diabète, le cancer, des problèmes cardio-vasculaires.

  Evaluation d’un traitement spécifique dans cette population A partir de ces constatations, les mêmes chercheurs lyonnais ont voulu aller plus loin. Ils viennent de décrocher un financement, dans le cadre de l’appel à projet du Ministère de la Santé DGOS-Reacting Inserm, pour une étude qui vise à la fois à expliquer la surreprésentation de ces patients dans les services de réanimation, mais aussi à étudier les moyens de prévenir ces formes graves. S’appuyant sur l’hypothèse d’un système immunitaire...

affaibli chez les sujets obèses, le volet thérapeutique de cette étude, nommée Nivisco, testera l’intérêt du nivolumab en immuno-stimulation, spécifiquement chez les sujets obèses hospitalisés et à risque d’évolution sévère de Covid-19. Ce choix de traitement est lié au fait que le nivolumab, déjà utilisé dans la prise en charge des mélanomes et des cancers du poumon, possède la capacité de stimuler la réponse immunitaire lymphocytaire, ce qui pourrait être utile en particulier dans les 10 premiers jours de l’infection. D’autant que ce traitement est bien toléré et présente peu d’effets secondaires. Les auteurs prévoient l’inclusion de 120 patients traités par nivolumab, qui seront comparés à 60 patients bénéficiant des soins habituels.

  Confinement : un impact majeur sur les habitudes alimentaires Alimentation moins équilibrée, plus de grignotage, mais aussi plus de « fait-maison » …, c’est ce qui ressort de l’enquête CoviPrev de Santé publique France, qui a intégré dans son 3ème et 6ème volets, des questions sur l’alimentation des français pendant le confinement. Globalement les mauvaises habitudes l’emportent, même si pour certains le confinement a eu des effets bénéfiques. Ainsi, 17% des personnes interrogées considèrent que leur alimentation est devenue moins équilibrée qu’avant le confinement. 13% des participants déclarent cependant une alimentation plus équilibrée que d’habitude. 22% ont plus grignoter entre les repas qu’avant le confinement ; mais 17% affirment que cela leur arrive moins souvent qu’auparavant. Cette habitude est à mettre en relation avec l’ennui et le stress liés au confinement et à l’épidémie. On note, en outre, une augmentation des mauvaises habitudes avec le temps. Globalement 27% des Français déclarent avoir pris du poids ; 11% en aurait perdu. Enfin, point positif : 37% des personnes interrogées déclarent cuisiner des plats-maison plus que d’habitude (contre 4% moins que d’habitude). Il est aussi observé une augmentation de la fréquentation du site mangerbouger.fr (+60% par rapport à 2019 au cours de la même période), avec un pic pour les fiches recettes du site (fréquentation multipliée par 3).  

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