Dans le cadre d’un débat sur la désertification médicale organisé par le journal Sud Ouest, les habitants du département du Lot-et-Garonne ont été invités à se prononcer sur la question de la liberté d’installation des médecins. Alors qu’une récente enquête classait au moins sept communes dans le rouge, beaucoup de médecins sur place privilégient le salariat lors de leur installation. “Nombre de collectivités, non sans risque, se sont engouffrées [dans le salariat, ndlr] pour attirer les carabins”, détaille le quotidien.
Précisant que d’autres pays européens, comme l’Allemagne ou l’Espagne ont choisi la coercition, Sud-Ouest a ainsi posé cette question à ses lecteurs : “Déserts médicaux : faut-il réguler la liberté d'installation des médecins ?”. Question à laquelle 90% des participants ont répondu favorablement.
Nombre d’entre eux ont également estimé que cette coercition pouvait s’appliquer sur un certain nombre d’années (trois, quatre ans,) dans des zones dépourvues sur le plan médical. “Outre le déconventionnement qui me paraît être une solution, j’estime que les aides diverses ne sont pas conditionnées à une durée d’exercice suffisamment longue. Jadis, pour les élèves profs, les aides d’État obligeaient à exercer dix ans dans l’Éducation nationale sous peine de devoir les rembourser”, indique par exemple une participante au sondage.
Sévères, les lecteurs ont aussi dénoncé le “manque de vocation” des médecins. “Les généralistes veulent gagner de l’argent tout en ayant des horaires de bureaux et week-end compris. En attendant les urgences font leur boulot, et là aussi ça met le bazar. Ils n’ont plus la vocation”, écrit l’un d’eux. “On a l’impression que c’est devenu terrible d’être médecin de campagne alors qu’il y a de plus en plus de maisons de santé pour qu’ils se sentent moins isolés. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Être dans leur bureau de 9 à 19 heures à recevoir plus de 30 malades par jour ? Effectivement ce doit être rentable, mais où sont l’humain et l’amour du métier ?”, juge une autre.
[avec Sud Ouest]
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M A G
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