"Des milliers de patients vont se retrouver sans médecin" : alerte sur la fermeture de sept centres de santé franciliens
Alors que la Croix-Rouge a annoncé la fermeture d'ici à l'été des six centres qu'elle gère en Ile-de-France et que le centre Richerand, qui suit 20 000 patients à Paris, doit lui aussi mettre la clé sous la porte, la Fédération nationale des centres de santé (FNCS) et l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) demandent la mise en place "immédiate" d'un "plan de sauvegarde".
"Ce sont des dizaines de milliers de patients qui vont se retrouver sans médecin traitant du jour au lendemain dans quelques semaines", alertent, dans un communiqué diffusé lundi 10 juin, la FNCS et l'USMCS. En cause, les "fermetures imminentes" des six centres de santé associatifs gérés par la Croix-Rouge française (Paris 13e et 20e, Antony, Boulogne, Meudon, Villeneuve-la-Garenne) et d'un septième établissement, le centre de santé Richerand, situé dans le 10e arrondissement de Paris. Tous font état de "difficultés financières". Les centres de santé de la Croix-Rouge cumulaient ainsi 48 millions d'euros de perte fin 2023.
Dans une région qui souffre déjà d'un "manque critique de médecins généralistes mais aussi de spécialistes ne pratiquant pas les dépassements d'honoraires", ces fermetures "ne feront que rendre l'accès aux soins encore plus difficile pour les plus vulnérables et accentuer les inégalités sociales de santé", s'inquiètent les deux organisations. Elles engendreront "une rupture de continuité des soins, des retards de prise en charge, avec des conséquences graves particulièrement pour les patients atteints de pathologies chroniques, les personnes âgées et les familles en situation de précarité".
Le centre de santé Richerand accueille en effet "20 000 patients par an" et réalise "54 000 consultations annuelles". Quant au centre de santé Haxo, géré par la Croix-Rouge, il prend en charge 9 000 patients par an. De source syndicale, 150 salariés de l'association risquent de perdre leur emploi. La Ville de Paris cherche toutefois une solution pour les deux centres de la Croix-Rouge situés dans la capitale. Si aucun repreneur associatif n'est trouvé, elle envisagerait de les municipaliser.
La FNCS et l'USMCS appellent la Ville de Paris, l'ARS d'Ile-de-France, la région et l'AP-HP à "se mobiliser de toute urgence pour soutenir financièrement ces centres, assurer leur pérennité et empêcher une catastrophe sanitaire". Ils demandent "la mise en place immédiate d'un plan de sauvegarde pour les centres de santé menacés, qui permette la poursuite du bon fonctionnement de ces centres dans l’attente d’explorer avec les autorités publiques et les acteurs de la santé toutes les solutions".
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus