Il s'est opposé à cette solution pour lutter contre les déserts médicaux. Interrogé sur les difficultés rencontrées par les Français pour avoir accès à un médecin, mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a écarté toute régulation à l'installation des praticiens lors de sa conférence de presse. "Est-ce que la contrainte est la bonne solution ? La réponse est non", a-t-il assuré, au cours de sa prise de parole de 2h30 depuis l'Élysée. L'hypothèse d'une telle régulation est soutenue par un groupe transpartisan de députés à l'Assemblée nationale, qui avance régulièrement des propositions d'amendement ou de loi en ce sens. Ce mardi, devant un parterre de 200 journalistes et les ministres du nouveau Gouvernement Attal, le Président a balayé cette éventualité. Pour le chef de l'État, imposer des règles d'installation risquerait de chasser de la profession encore plus de jeunes médecins qui, "à juste titre", font valoir qu'ils ont déjà passé leurs années d'études à "faire tourner l'hôpital comme externe et comme interne". "Après avoir fait tourner pendant cinq ans l'hôpital en tant qu'internes, les jeunes quitteront le métier si on leur impose des contraintes", a-t-il affirmé. En effet, dès leur quatrième année d'études, les futurs médecins, alors externes,commencent à travailler à l’hôpital. Une participation directe au système de santé qui ne cesse de s'accentuer au fil de leurs études et qui, chaque année, rapporte des centaines de milliers d'euros à l'Etat. En janvier 2022, Egora avait en effet révélé que la formation d'un médecin généraliste pendant neuf ans, dont trois d'internat, représentait un gain total de 210 085 € à l'Etat, et de plus de 366 500 € pour un médecin spécialiste ayant suivi onze ans d'études (dont cinq d'internat).
Face aux déserts médicaux, "il vous faut faciliter les installations des jeunes médecins", a insisté le syndicat de l'Union française pour une médecine libre (UFML-S), dans un communiqué en réaction aux propos d'Emmanuel Macron. "Des milliers sont en attente d'un choc d'attractivité pour la médecine libérale." Poursuivant sa réponse, le Président de la République a, tenu à rappeler l'importance de la prise en compte des évolutions de la profession. "Beaucoup des médecins que l'on a formés arrêtent leur activité […], ils vont vers le secteur privé", "changent d'activité" ou décident de se tourner vers une "activité partielle". Face aux difficultés du système de santé, "il faut que l'on s'adapte au changement d'époque", a-t-il poursuivi. Pour les "cinq à sept ans qui viennent", c'est-à-dire en attendant que l'augmentation du nombre de places dans les facultés de médecine fasse de l'effet, "le seul moyen c'est [donc] d'organiser différemment les choses", a déclaré Emmanuel Macron, avançant différents leviers d'action. Parmi eux, le Président de la République a proposé "une rémunération plus intelligente, au patient plutôt qu'à l'acte". Il a également avancé l'hypothèse de "faire plus travailler ensemble la [médecine de] ville et l'hôpital", ainsi que de déléguer certains actes paramédicaux et de "débureaucratiser" la santé. "Pendant très longtemps, pour mieux maîtriser les coûts, on a créé des administrations fortes au national et en régions. Il y a des gens qui font un travail formidable, mais il faut plutôt qu'on mette ces services en soutien des équipes de santé dans les bassins de vie pour les accompagner à trouver des solutions", a proposé Emmanuel Macron. Dans chacun de ces "bassins de vie", "il faut une feuille de route de santé qui va inclure l'hôpital, la clinique, le paramédical…", a-t-il poursuivi. [avec AFP et Le Figaro]
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