En raison d’un décalage croissant entre l’offre et la demande de soins, l’accessibilité géographique aux médecins généralistes a baissé de 3,3 % entre 2015 et 2018. En 2018, les Français ont accès en moyenne à 3,93 consultations par an et par habitant, contre 4,06 consultations en 2015. Les inégalités s’accentuent entre les communes les moins bien dotées et celles qui le sont le plus. Cette moindre accessibilité s’explique principalement par la diminution globale du nombre de médecins en activité sous l’effet de nombreux départs à la retraite que les nouvelles installations ne compensent pas, en raison "de l'effet prolongé des numerus clausus" ayant limité le nombre de praticiens formés au cours des dernières décennies. "La part de la population française" vivant dans une zone sous-dense (c'est-à-dire ayant accès à moins de 2,5 consultations par an et par habitant) est "faible", souligne le service statistique des ministères sociaux. "Mais elle passe, en quatre ans, de 3,8% à 5,7%", précise-t-il. À l’échelle régionale, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe sont les régions les plus touchées par la sous-densité médicale, suivies en métropole par l’Île-deFrance et le Centre Val-de-Loire. La situation est particulièrement dégradée en Guyane, dont la part de population vivant en zone sous-dense en 2018 s’élève à 44,2 % L'Île-de-France concentre le plus grand nombre de personnes vivant en zone sous-dense, soit 1,8 million, contre 318.000 en Centre-Val-de-Loire. Dans ces deux régions, "le nombre de médecins généralistes a diminué respectivement de 4,2 % et de 5,8%", en dépit d'une croissance démographique positive. "Les territoires les mieux dotés en médecins généralistes sont aussi les plus attractifs, tant du point de vue de la croissance démographique que des équipements (sportifs, culturels, commerciaux et scolaires)", indique la DREES, pointant "une problématique plus globale d'aménagement du territoire".
[Avec AFP]
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