Au moins trois médecins agressés en Martinique par des opposants à l'obligation vaccinale des soignants
"On nous empêchait tous de passer, j'ai un assistant qui a essayé de rentrer par des chemins détournés, il s'est fait copieusement chahuter dans sa voiture", a raconté à l'AFP un médecin, sous couvert d'anonymat, précisant avoir décidé d'exercer son droit de retrait comme nombre de ses collègues.
Dès l'aube, des barrages constitués de gravats et de poubelles avaient été positionnés sur l'une des routes d'accès à l'hôpital Pierre Zobda Quitman de Fort-de-France. Une vingtaine de manifestants, pour la plupart vêtus de noirs et cagoulés, bloquaient l'accès au CHU au personnel soignant, aux patients et aux livraisons. Des représentants de syndicats (USAM et UGTM) étaient notamment présents, a précisé la direction du CHUM.
Selon le médecin, des menaces ont été proférées envers plusieurs médecins et l'un d'entre eux a été agressé physiquement, frappé aux cervicales. Les forces de l'ordre ont indiqué que quatre plaintes avaient d'ores et déjà été déposées à la suite de ces incidents dont trois émanant de médecins pour agression.
La quatrième plainte a été déposée par un policier. D'après Guillaume Mauger, directeur territorial de la police nationale de la Martinique, ce fonctionnaire d'origine asiatique a essuyé des insultes racistes et xénophobes de la part d'un des "leaders syndicaux".
Un dispositif de sécurité policière au CHUM a été mis en place "jusqu'à nouvel ordre" par la préfecture de Martinique.
La direction du CHU et l'Agence régionale de santé de Martinique ont fermement condamné ces incidents. L'ARS a précisé avoir mis fin "à tout processus de discussion (...) avec les organisations syndicales".
De son côté, l'intersyndicale de la santé a affirmé dans un communiqué que "deux médecins au volant de leur véhicule (avaient) foncé sur les agents mobilisés". La police de Fort-de-France, chargée d'enquêter, a dès à présent qualifié ces propos de "mensongers".
[Avec AFP]
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