La lettre de saisine du ministère de la Santé est arrivée. La Haute Autorité de santé a jusque fin février pour évaluer "le bien-fondé des conditions de prise en charge et du remboursement des médicaments homéopathiques". "Le problème de l'homéopathie, c'est qu'elle n'a jamais été évaluée comme un médicament, déclarait Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, en mai dernier. On a décidé de rembourser l'homéopathie sans aucune évaluation scientifique. Peut-être simplement l'homéopathie pourrait-elle rentrer dans le droit commun et être évaluée." Ce sera chose faite d'ici à février 2019. Par une lettre datée du 1er août, le ministère de la Santé a saisi la Haute Autorité de santé (HAS) pour recueillir l'avis de la commission de la transparence "quant au bien-fondé des conditions de prise en charge et du remboursement des médicaments homéopathiques", qui s'élève aujourd'hui à 30%. Cet avis devra prendre en compte "leur efficacité et leurs effets indésirables, leur place dans la stratégie thérapeutique" et "l'intérêt pour la santé publique de ces produits".
Une petite victoire pour le collectif "No #FakeMed", auteur d'une tribune contre les "médecines alternatives", dont l'homéopathie, publiée par Le Figaro et Egora le 19 mars. Les signataires (de 124 à l'origine, ils sont désormais 3337, dont 1045 médecins) demandaient aux pouvoirs publics de "ne plus rembourser par les cotisations sociales les soins, médicaments ou traitements issus de disciplines refusant leur évaluation scientifique rigoureuse". Dénonçant une atteinte à la confraternité le Syndicat national des médecins homéopathes français a, depuis, déposé une soixantaine de plaintes devant les l'Ordre des médecins contre des signataires de ce texte.
<- Officiellement martyre contre les #FakeMed face au conseil de l’ @ordre_medecins du Nord avec les copains ! Bon maintenant c’est à moi d’expliquer pourquoi j’ai participé modestement à l’écriture et signé l’appel des #124 ⬇️ pic.twitter.com/43zsRlNxkB
— DrJohn - - No #FakeMed - - (@DrJohnFa) 22 août 2018
En juin, la Commission de transparence de la HAS a déjà rendu des avis sur trois médicaments du numéro un mondial de l'homéopathie, Boiron. "La Commission de la transparence ne peut se prononcer sur le service médical rendu par cette spécialité", avait-elle écrit, puisque le service médical rendu était "non précisé" par le fabricant. Et de s'étonner "du maintien du taux de remboursement à 30% des médicaments homéopathiques à nom commun compte tenu du taux de remboursement à 30% voire 15% de médicaments ayant fait la preuve de leur efficacité."
En 2017 les ventes totales d'homéopathie s'élevaient à près de 620 millions d'euros en France, dont 340 millions d'euros sur prescription médicale. [avec AFP]
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