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Tempêtes, incendies, conflits... "Le nombre de catastrophes ne diminuera pas mais notre réponse doit être améliorée"

Inauguré le 25 avril dernier, le Centre de simulation environnementale et neurosensorielle (Sens) a d’abord été imaginé par le Dr Benoit Viault. L’urgentiste du Samu de Toulouse (Haute-Garonne) a voulu créer un espace pour former les professionnels du secours (médecins, infirmières, pompiers, militaires…) à la médecine de catastrophe. Si pour l’heure le nombre d’incidents associés à la médecine de catastrophe dépasse rarement la dizaine par an, il tient à alerter sur une possible augmentation dans les prochaines années.

17/06/2024 Par Mathilde Gendron
Interview
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Egora : Combien y a-t-il d’interventions de catastrophe par an en Occitanie ?

Dr Benoit Viault : C’est très difficile à dire. On parle de médecine de catastrophe à partir du moment où on a une inadéquation entre les moyens qu’on a et la demande. Concernant les incidents avec de nombreuses victimes, qu’on appelle multi-victimes, on doit en avoir en moyenne une dizaine par an. 

Il y a un ou deux ans, on a eu un incendie avec une centaine de victimes, pas forcément graves, parce qu’elles avaient "juste" été exposées aux fumées. Mais il y avait quand même une centaine de patients à évaluer. Même chose dans un Ehpad avec une soixantaine de résidents à évacuer. Il y a aussi eu un effondrement sur le chantier du métro à Toulouse, avec un mort et deux blessés graves. Ça reste facilement gérable, mais il y a aussi eu beaucoup d’impliqués avec des traumatismes psychologiques par exemple. On peut considérer que c’est de la médecine de catastrophe parce qu’il va y avoir beaucoup de prises en charge, même si ce n’est pas le Bataclan.

Donc c’est toujours difficile de donner un chiffre précis. Si on parle d’un grand nombre de victimes, on doit en avoir un ou deux par an. Mais si on parle d’utilisation des moyens de médecine de catastrophe, quelle que soit l’ampleur, c’est moins. Et aussi, un accident de la route avec trois blessés graves par exemple, ce n’est pas un accident de catastrophe en tant que tel. On n’est pas sur du multi-victimes, on est capable de gérer. Mais la même chose dans le département du Gers, c’est plus compliqué parce que pour orienter les patients derrière, il n’y a pas de bloc opératoire qui puisse faire le déplacement. Donc c’est très variable.

Le nombre de catastrophes devrait-il diminuer avec le temps ?

Le nombre de catastrophes ne diminuera pas mais la réponse qu’on va apporter doit pouvoir être améliorée. On a eu l’idée de monter Sens parce qu’on voit que les professions vont être amenées à travailler sur des catastrophes naturelles, sur des incidents liés à l’activité humaine ou sur des attentats. Il se pourrait que dans quelques années, on ait un ou deux événements par jour qui impliqueraient plusieurs milliers de personnes au niveau mondial.

À quoi ressembleraient ces risques ?

Chez nous, ce seront surtout des épisodes de sécheresse et d'inondation et des grands incendies. Au niveau international, ce sera plutôt la montée des eaux, des tempêtes, des coulées de boue, des cyclones et probablement des mouvements de population, soit liés au dérèglement climatique soit liés aux conflits entre états.
 

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