Centre de formation à la médecine de guerre, accompagnement des secouristes… Philippe Juvin et Raphaël Pitti s’engagent en Ukraine

06/04/2022 Par Marion Jort
International
L’anesthésiste-réanimateur Raphaël Pitti et l’urgentiste Philippe Juvin se sont tous deux engagés pour appuyer les professionnels de santé ukrainiens et enseigner la médecine de guerre.  

“J’ai la chance de pouvoir agir, cela va dans le prolongement de mon action politique” : c’est depuis l’Ukraine que le Pr Philippe Juvin, chef des urgences à l’hôpital Pompidou (AP-HP) et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), s’est confié au Parisien. S’il tient à garder sa localisation précise secrète, celui qui est également conseiller santé de la candidate à l’élection présidentielle Valérie Pécresse souhaite apporter aux professionnels de santé ukrainiens, son expérience de la médecine de guerre.  

En 2008, il avait en effet passé deux mois dans un hôpital de campagne à Kaboul, en Afghanistan, et en 2014, il s’était déjà rendu à Kiev pour soigner les manifestants, lors du soulèvement contre le dictateur pro-russe Ianoukovytch. “Depuis que je suis arrivé, j’apprends aux médecins et aux militaires les techniques de sauvetage de combat car la plupart des décès surviennent par hémorragie dans les trente minutes et il faut donc apprendre à réagir très rapidement”, a-t-il notamment expliqué, précisant qu’il n’existe pas à l’heure actuelle de protocole établi de prises en charge des patients.  

De son côté, l’anesthésiste-réanimateur et professeur de médecine d’urgence et de catastrophe Raphaël Pitti s’active pour créer un centre de formation à la médecine de guerre en Ukraine. Habitué des zones de conflits, il a agi en Syrie pendant dix ans via l'ONG UOSSM France et La Chaîne de l'espoir, en proposant 12 formations de médecine de catastrophe et en formant 34.000 personnes au total.  

Ce nouveau projet de centre en Ukraine sera destiné aux secouristes qui interviennent sur le terrain, puis aux médecins, infirmières et chirurgiens des hôpitaux, précise le chef du service de réanimation de la Polyclinique de Gentilly à Nancy dans une interview aux Echos. Avant cela, un centre temporaire va ouvrir ses portes à Metz : il accueillera six ressortissants ukrainiens spécialistes de médecine d'urgence, de chirurgie, d'anesthésie-réanimation. “Nous les formerons pour qu'ils puissent ensuite apprendre à d'autres les procédures d'action à mener, les algorithmes de décision à suivre : faire une évaluation vitale du malade en quelques minutes, effectuer les procédures pour stabiliser leur état. C'est ce que l'on appelle le ‘damage control’”, a-t-il encore expliqué.  

A l’heure actuelle, le recrutement des premiers volontaires est en cours. Le Dr Pitti doit par ailleurs se rendre à Lviv cette semaine pour se déclarer en tant qu’ONG, “condition indispensable pour pouvoir exercer dans le pays”. Dans le centre, 32 personnes pourront assister aux sessions de formation, qui se dérouleront sur trois jours. Cela représente un budget de 200.000 euros de création et de 100.000 de fonctionnement (accueil, hébergement, rémunération des formateurs), reposant principalement sur les dons.  

[avec le Parisien et les Echos] 

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