Dans une tribune publiée le 13 mars dans le Monde, des médecins, chercheurs, universitaires mais aussi d’anciens ministres comme Myriam El Khomri ou Jean Gatel, tous membres de l’Agence des médecines complémentaires et alternatives (A-MCA) appellent à transformer cette dernière en agence gouvernementale “capable de piloter la réflexion sur les enjeux des médecines complémentaires et alternatives, de lutter contre les dérives thérapeutiques et de favoriser la mobilisation des pratiques reconnues au service de la prévention, de la santé et de la qualité de vie des citoyens”. Ils expliquent qu’aujourd’hui, plus de 68 % des Français croient aux bienfaits des médecines complémentaires et alternatives et que son utilisation est de plus en plus fréquente, que les pratiques soient légalisées (acupuncture, ostéopathie, chiropraxie, homéopathie) ou non (sophrologie, l’hypnose, l’art-thérapie). Selon eux, un rapport de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris en 2012 a aussi montré que l’hôpital public s’est, lui aussi, largement ouvert à certaines MCA.
L’objectif de cette nouvelle agence gouvernementale “vise à informer, conseiller, guider sur ces pratiques tout en développant la recherche dans le domaine. Il s’agit de consolider les connaissances sur ces pratiques, leurs effets et leur niveau d’efficacité. L’Agence entend aussi lutter contre les dérives en santé, en particulier les dérives thérapeutiques non sectaires, volontaires ou non, et dont les conséquences peuvent, elles aussi, être dramatiques”, expliquent les auteurs de cette tribune, qui précisent que l’enseignement et la formation seront aussi axes de travail essentiels pour “soutenir, sur le terrain, leur mise en œuvre, de façon cohérente, structurée et sécurisée (...) Si beaucoup de ces pratiques sont devenues incontournables, elles manquent paradoxalement d’encadrement, rendant l’offre peu lisible pour les patients et les confrontant à des risques”. “Parce qu’il devient urgent de structurer ce champ et d’avertir nos concitoyens tant sur les indications que sur les risques de ces pratiques, nous appelons au développement d’une initiative constructive autour de la question. Il s’agit donc de débroussailler et d’aider à la structuration des MCA en apportant un cadre à des pratiques aux effets réels pour certaines, ou relevant, au contraire pour d’autres, de charlatanisme”, précisent les membres de l’A-MCA, qui comptent déposer une résolution à l’Assemblée nationale. “La création de cette agence serait un acte fondateur pour inventer la médecine de demain au sens d’une articulation efficiente du ‘cure” (soin) et du ‘care’ (prendre soin)”, concluent-ils.
[avec Le Monde]
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