"11,1% des Français habitaient dans un désert médical" en 2019, année sur laquelle porte l'étude, soit 7,4 millions de Français contre 5,7 millions en 2016 (8,6%). "Il y a une accélération de la désertification médicale", a affirmé Séverine Salgado, directrice santé à la Mutualité française, lors de la présentation du premier baromètre santé réalisé avec l'Association des maires de France (AMF). "L'offre (de soins) est mal répartie sur le territoire et elle se rétracte inexorablement", a-t-elle constaté. Ces chiffres sont plus importants que ceux de la statistique publique (Drees) qui estimait en février à 3,8 millions de personnes le nombre de Français vivant dans un désert médical en 2018 (5,7% de la population), qui se définit comme "une zone où les habitants ne peuvent en moyenne bénéficier au plus que de 2,5 consultations de médecine générale par an". "Si nous ne faisons rien, la situation va se détériorer", a prévenu Séverine Salgado, rappelant que beaucoup de généralistes se rapprochent de l'âge de la retraite. "Or, c'est dans les départements où la densité médicale est la plus faible que les médecins sont aussi les plus âgés", a-t-elle prévenu. Ainsi en 2019, un médecin généraliste sur trois a plus de 60 ans. Selon le baromètre, la France dénombre en moyenne 151 médecins généralistes pour 100.000 habitants, mais les écarts sont très importants entre les départements. Celui de l'Eure est celui qui en compte le moins (94) et celui des Hautes-Alpes est celui qui en dispose de plus (248).
Une seconde étude, réalisée par l'Association des maires ruraux de France (AMRF) se veut encore plus alarmiste. Selon elle, les habitants des régions rurales "consomment 20% de soins hospitaliers en moins que ceux des villes". "Cela démontre, hélas, qu'à force d'être éloignés de l'accès aux soins, les gens ne vont plus ou vont moins chez le médecin ou, quand ils y vont, trop tard", regrette auprès Dominique Dhumeaux, premier vice-président de l'AMRF et maire de Fercé-sur-Sarthe, localité de 600 habitants. François Baroin, le président de l'AMF, a appelé à un "big bang médical territorial" pour remédier à la desertification. "Nous avons formulé des propositions en termes de réorganisation de santé", a-t-il ajouté, rappelant que l'accès aux soins ne fait pas partie pour l'instant des compétences des maires. "Il faut de nouveaux véhicules législatifs pour que les maires ou les inter-communalités puissent être des acteurs du financement de la médecine généraliste, hospitalière", a-t-il affirmé. [avec AFP]
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