Les six académies s'insurgent des propos du Pr Henri Joyeux. Dans un communiqué commun, elles dénoncent les "positions scandaleuses" du médecin, qui vient d'obtenir l'annulation de sa radiation.
Alors que l'Ordre des médecins vient de faire appel de l'annulation de la radiation du Pr Henri Joyeux, les six Académies montent aussi au créneau. Dans un communiqué commun, les académies des Sciences, d'Agriculture, de Chirurgie-dentaire, de Médecine, de Pharmacie et l'académie Vétérinaire "s'insurgent des propos d'Henri Joyeux". "Dans leur devoir de protection de la santé des populations", les académies "déclarent solennellement que la liberté d'expression a des limites et qu'elle n'excuse en rien les allégations irresponsables de certains professionnels de santé". Elles s'insurgent contre les propos d'Henri Joyeux qui, "se prévalant de la levée de sa radiation du Conseil national de l'Ordre des médecins, prétend qu'il a raison concernant ses positions sur la vaccination". "Ces positions sont d'autant plus scandaleuses que les couvertures vaccinales restant insuffisantes en France, des risques épidémiques perdurent. L'actualité rappelle que la rougeole peut tuer !".
Ce mercredi, Santé Publique France annonçait le décès d'un patient de 26 ans immunodéprimé. Il avait probablement attrapé la rougeole par un proche non vacciné. La chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins a annulé mardi la radiation du Pr Joyeux, prononcée en première instance en 2016. Celui-ci s'était empressé de crier victoire. "Je ne suis pas du tout radié, je n'ai pas de blâme. Ça veut dire quoi? Ça veut dire que j'ai raison!", avait-il déclaré à l'AFP. Le Conseil de l'Ordre lui reprochait deux pétitions lancées sur internet en 2014 et 2015 contre une préconisation et une décision du gouvernement pour étendre la vaccination. La seconde dénonçait la présence d'aluminium comme adjuvant dans le vaccin "hexavalent" en estimant que cela représentait un danger, ce qui n'est corroboré par aucune étude.
La controverse doit aller maintenant devant le Conseil d'État, l'Ordre des médecins ayant annoncé jeudi qu'il se pourvoyait en cassation.
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus