Affaire Joyeux : la radiation du célèbre militant antivaccin annulée

26/06/2018 Par Catherine le Borgne
Personnalités

Le conseil départemental de l'Ordre des médecins de l'Hérault et le Pr Joyeux avaient demandé à la chambre disciplinaire nationale d'annuler ou de réformer la décision de radiation du tableau de l'Ordre, prononcée contre le professeur controversé, pour des propos tenus à multiples reprises contre l'obligation vaccinale, et pour avoir fait circuler deux pétitions en ce sens. Ils viennent d'obtenir raison. La radiation est annulée, tout comme la plainte du Conseil national de l'Ordre à l'encontre du professeur.

Au terme d'une longue démonstration, l'instance nationale a décidé d'annuler la décision de la chambre disciplinaire de première instance de Languedoc-Roussillon de radier le Pr Joyeux du tableau, et rejette la plainte du Conseil national de l'Ordre. Présidée par un conseiller d'Etat, la chambre disciplinaire est un organe indépendant du conseil national de l'Ordre. Elle a donc estimé que la radiation prononcée en première instance le 8 juillet 2016, n'était "pas suffisamment motivée". Pour la chambre disciplinaire, les propos du professeur Joyeux "n'excédaient pas la liberté d'expression". Et ne violaient en rien le code de la Santé publique, puisque tel était  l'argument mis en avant par l'Ordre national pour justifier sa plainte. Le mémoire présenté en défense rapporte par ailleurs qu'à la suite de l'action médiatique du Pr Joyeux, "la ministre de la Santé a fait remettre sur le marché un vaccin trivalent permettant aux parents de satisfaire aux seules obligations vaccinales (antidiphtérique, antitétanique et antipoliomyélitique), sans contrainte de faire administrer à leurs enfants un vaccin hexavalent, à l'époque le seul disponible". "Je ne suis pas du tout radié, je n'ai pas de blâme? Ca veut dire quoi . Ca veut dire que j'ai raison !" a déclaré" le Pr Joyeux à l'AFP. La première pétition mise en cause, s'élevait contre une recommandation du Haut conseil de la santé publique, jamais suivie par le gouvernement, préconisant d'abaisser de 11 à 9 ans, l'âge de la vaccination contre le papillomavirus pour les filles. La seconde fustigeait le remplacement du vaccin DTPolio trivalent par un vaccin hexavalent. Cette pétition pointait la présence d'aluminium comme adjuvant dans le vaccin en estimant que cela représentait un danger, ce qui n'est corroboré par aucune étude, souligne l'AFP. Pour ce qui concerne la première pétition, l'instance d'appel a considéré qu'elle "participe de la liberté laissée à tout individu dans un état démocratique d'exprimer son opinion sur un sujet qui le concerne". S'agissant de la seconde, elle a relevé que "la toxicité de l'aluminium comme adjuvant et la dangerosité du vaccin contre l'hépatite B font l'objet depuis plusieurs années de controverses nourries". [Avec l'AFP] Mis à jour le 26 juin à 17 h 02 Lire le communiqué et les motivations de la Chambre disciplinaire nationale

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