Naturopathie : l'Ordre des médecins recadre Doctolib

24/08/2022 Par Aveline Marques
Déontologie
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Dans un communiqué mardi 23 août, le Conseil national de l'Ordre des médecins réagit à la polémique soulevée par la présence de naturopathes et autres adeptes des thérapies alternatives sur Doctolib, appelant la plateforme, devenue une référence, à renforcer ses règles d'inscription.
 

La polémique ne désenfle pas. Quelques jours après les alertes lancées par des médecins sur Twitter concernant la présence en nombre et les dérives d'adeptes des thérapies non conventionnelles telles que la naturopathie sur Doctolib, le Conseil national de l'Ordre des médecins élève la voix à son tour. Dans un communiqué diffusé mardi 23 août, l'Ordre "s'inquiète d'un certain nombre de faits portés à sa connaissance" et au-delà de la suspension lundi de 17 profils se revendiquant de la naturopathe Irène Grosjean ou de l'antivax Thierry Casasnovas, demande à Doctolib "de renforcer ses règles éthiques pour s'inscrire sur sa plateforme". Au fil des années, Doctolib s'est "installé comme un acteur de confiance du système de santé, tant vis-à-vis des professionnels que des patients", souligne en effet le Cnom. Une légitimité encore accrue par le rôle joué par la plateforme dans la campagne de vaccination contre le Covid. "Cette confiance impose à Doctolib une exigence particulière en matière d’éthique quant au recrutement des professionnels qu’elle accueille sur sa plateforme digitale", considère l'Ordre. "Doctolib ne peut laisser s’installer une confusion entre professionnels de santé et personnes ne s’inscrivant pas dans l’exercice médical", insiste-t-il.   Réglementer l'accès aux thérapies alternatives? Par communiqué, Doctolib a confirmé qu'une consultation allait être entamée avec les ordres, les syndicats de professionnels de santé, les autorités, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et la société civile. Mais l'entreprise appelle également les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités en régulant "ces pratiques". "La demande est là. Ce n'est pas à nous de dire si ces activités sont efficaces ou utiles. Elles sont légales, nous n'avons donc pas de raison d'empêcher les praticiens d'être inscrits sur notre site", avait déclaré le PDG de Doctolib, Stanislas Niox-Château, dans Le Parisien. Dans un communiqué également diffusé mardi 23 août, la CSMF a demandé au ministère de la Santé de "réglementer l’accès aux médecines alternatives et d’en interdire toute publicité". "La médecine est un exercice reposant sur des recommandations scientifiques. Elle doit être exercée au sein d’un parcours de soins dont le pilote est le médecin généraliste. L’usage de thérapies alternatives peut être envisagé mais dans le cadre de ce parcours et avec la rigueur nécessaire à des soins de qualité", insiste le syndicat.

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