"Ce n’est pas au médecin de donner la mort" : des membres de l’Académie de médecine se positionnent sur l’"aide active à mourir"
Alors que le Gouvernement prépare un projet de loi sur l’"aide active à mourir", des membres de l’Académie de médecine*, signataires d’une tribune dans La Croix, écrivent noir sur blanc leur position. Tout d’abord, qu’ils voient dans ‘l’aide active à mourir’ une forme de ‘suicide assisté’.
Ensuite, ils formulent une demande, “non retenue par l’Académie de médecine [qui a rendu un avis le 27 juin 2023]” : si une loi venait à l’autoriser, “que toute décision d’’aide active à mourir’ soit systématiquement assumée par un juge spécialisé dans la protection des personnes”, et non par “un ou des soignants”, “ou quelque forme que ce soit de structure ou de juridiction collégiales”. “Ce n’est pas au médecin, qui a prêté le serment d’Hippocrate, de donner la mort”.
“Cette disposition renforcerait la protection des malades fragiles et vulnérables”, continuent-ils. “Notre but n’est pas de soustraire les médecins à leurs responsabilités, mais bien d’apaiser les consciences des personnes concernées par cet acte grave et lourd de conséquences”.
Ils disent également que, pour eux, l’aide active à mourir “n’est pas un soin”. Et qu’un “plan de déploiement des soins palliatifs [incluant capacités d’hospitalisation, prises en charge par des équipes mobiles] s’impose en toute priorité”. Reprenant ici les propos de Jean Léonetti, selon qui “la prise en charge des patients en soins palliatifs diminue fortement leur demande de mort”.
*Patrice Queneau, Jeanne Brugère-Picoux, Régis Gonthier, Alain Privat, Jacques Roüessé
[Avec La Croix]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?