Le maire veut imposer aux internes 3 ans dans un désert : "juste retour d'un enseignement gratuit"
La lettre à Macron du maire de Bourges, Pascal Blanc, a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux. Dépassé par les conséquences de la pénurie médicale dans sa ville et son département, l'élu plaide pour une solution radicale.
Des patients qui peinent à trouver un médecin traitant ou qui doivent attendre plusieurs mois pour consulter un spécialiste, un hôpital qui fait "la une des journaux locaux avec des titres de plus en plus angoissants", un service d'urgence "saturé" qui ne tourne qu'avec 8 médecins à temps plein sur 24 postes… Maire (Parti radical) de Bourges, Pascal Blanc avoue se sentir "parfois dépassé" par l'ampleur du problème. Dans une lettre datée du 18 juin, il en appelle donc à Emmanuel Macron. "J'ai bien conscience que la lente descente de notre territoire vers la désertification médicale est malheureusement vécue par d'autres villes, agglomérations et départements", écrit-il, tout en refusant de "baisser les bras". "Il faut agir et agir vite", presse-t-il. Et l'élu d'avancer LA "solution d'urgence" : la contrainte à l'installation.
Désertification médicale : la France en danger. Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République #urgenceàagir @berengerebonte @LVigogne @jmapathie @nchateauneuf @pernautjp @afpfr @RTLFrance @BFMTV @JacquesLeGros1 pic.twitter.com/oXJHFw9n0j
— Pascal Blanc (@PascalBlanc_) 20 juin 2018
"Les études de médecine sont prises en charge par l'Etat et ne coûtent donc 'rien' aux étudiants", "ose" rappeler l'élu. "Alors est-il si terrible pour les internes d'envisager un passage obligé de deux ou trois ans dans nos territoires désertifiés médicalement ?" avance Pascal Blanc, invitant le Président de la République à "porter le sujet de la présence médicale dans les territoires en souffrance au rang de grande cause nationale". Sur Twitter, le courrier a provoqué une levée de boucliers, certains appelant les nouveaux internes à boycotter Bourges dans leur choix d'affectation post ECNi.
1/ les etudes de médecine ne sont pas plus gratuites que les autres 2/ les internes font déjà tourner les services à bas coût 3/ vos stages hospitaliers de Bourges viennent de perdre leurs derniers candidats.
— Dr Vic, MD, PhD (@vicpei1) 20 juin 2018
Quand il n’y aura plus personne à contraindre, il y aura encore moins de monde pour soigner. À bon entendeur...
— Nicolas (@Nicolas_C4) 20 juin 2018
Les internes qui bossent 5 ans 50, 60h par semaine au smic c'est ça l'enseignement gratuit ? Vous croyez que ça fonctionne comment l'hôpital public ?
— robindher (@Robindher) 20 juin 2018
Vu que l'enseignement général en France est gratuit pour tous, je propose de rendre obligatoire les 3 premières années de travail sans discussion, n'importe où et au SMIC... si tu peux paye toi une école privée et tu seras libre... pourquoi que la medecine ?
— florent cachon (@baroulot) 21 juin 2018
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