"L'Etat paie les études, il va falloir imposer la contrainte à l'installation" juge Pelloux
L'urgentiste fait la tournée des plateaux télé et émissions de radio pour présenter son nouveau livre, L'Instinct de vie. Et donner son avis sur le programme santé des candidats à la présidentielle.
Le Dr Pelloux est de retour. Plutôt discret ces dernières semaines, l'urgentiste a entamé la semaine dernière la promotion de son nouvel essai, L'Instinct de vie (Ed. Le Cherche-Midi), dans lequel il raconte sa reconstruction psychologique après l'attentat de Charlie Hebdo.
Son avis sur l'avenir du système de santé
Invité de l'émission Les Grandes gueules, sur RMC, vendredi 31 mars, l'urgentiste a été amené à donner son avis sur l'avenir du système de santé et sur certaines propositions des candidats à l'élection présidentielle. Pour lutter contre les déserts médicaux, faut-il restreindre la liberté d'installation des médecins, comme le suggère Benoît Hamon? Tout sur les maisons de santé, à l'instar d'Emmanuel Macron? "Le problème des déserts médicaux, c'est le mot désert, rappelle Patrick Pelloux. Médicaux, vous pouvez encore l'aménager. Déserts, c'est difficile. D'un coup, vous demandez à des praticiens d'aller dans des villes où il n'y a plus de commerces, de services de proximité, plus de gare, plus d'école", pointe-t-il.
"Il va falloir imposer la contrainte"
Pour ce dernier, le problème des déserts réside dans la mauvaise répartition des médecins sur le territoire, mais aussi dans leur "sur-spécialisation", "par exemple, un médecin qui se décrète homéopathe". "Il y a une réflexion globale à avoir", estime-t-il. Et la contrainte sera inévitable : "Il va falloir imposer la contrainte", tranche-t-il. "On peut pas dire aux gens, l'Etat paie des études [médicales] de plus en plus longues et l'organisation du système de santé, advienne que pourra." Marine Le Pen a-t-elle raison de vouloir imposer aux internes un stage dans un désert médical? "Ce sont des internes en formation, vous allez pas les mettre tout seuls dans un désert", coupe l'urgentiste. Avant de détailler les "idées qui peuvent fonctionner": "redécouvrir les centres de santé, pour que le médecin ne soit pas tout seul"; "casser les murs" de l'hôpital et mettre en place des "consultations de l'avant" en médecine de ville. Une chose est sûre : l'urgentiste ne votera pas Fillon. Invité de l'émission C à vous sur France 5, lundi 3 avril, Patrick Pelloux a été amené à réagir sur une interview de François Fillon par BFMTV. "Je suis toujours admiratif de la psycho-pathologie des hommes politiques. C'est incroyable! Comment il marche? Il doit être dans un déni exceptionnel." [avec rmc.bfmtv.com et france5.fr]
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