"L'attente n'a que trop duré" : les pharmaciens se mobilisent pour défendre l'attractivité de leur profession
Alors que la situation financière des officines se dégrade face à l'inflation et que près de 500 places sont restées vacantes en deuxième année de pharmacie à la rentrée 2023, les pharmaciens sont appelés à descendre dans la rue, ce mardi 21 novembre. A l'appel des deux syndicats représentatifs des libéraux (FSPF et Uspo), de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), rejoints par les doyens de pharmacie et les représentants des groupements de pharmacies, ils réclameront l'ouverture immédiate des négociations conventionnelles avec l'Assurance maladie et la mise en œuvre de la réforme du 3e cycle des études de pharmacie à la rentrée 2024, deux promesses du ministère pour lesquelles "l'attente n'a que trop duré", estiment les organisations représentatives dans un communiqué commun du 13 novembre.
L'enjeu est de garantir l'attractivité et revaloriser une profession de plus en plus mobilisée pour l'accès aux soins, avec de nouvelles missions de santé publique. "Dégradation économique des officines, augmentation des charges et absence de revalorisation de nos missions, pénuries de médicaments… Ces difficultés auront, à très court terme, un impact réel sur le maillage officinal et l’accès aux soins des patients mais également sur l’engagement des étudiants dans la filière officine", alerte l'Uspo, 2e syndicat de la profession, dans un communiqué diffusé fin octobre, réclamant l'ouverture des négociations conventionnelles. A la veille de la mobilisation de ce 21 novembre, pourtant, la profession était toujours dans l'attente de la lettre de cadrage du ministre de la Santé.
De leur côté, les étudiants attendent depuis 7 ans une réforme du 3e cycle des études pharmaceutiques, qui doit se traduire par la création de DES courts et par une rénovation du statut de l'étudiant de 6e année, avec le développement de stages en officine dans les zones sous-denses. "Face aux nouvelles missions qui incombent aux pharmaciens d’officine, il est indispensable d’offrir une nouvelle approche à nos études en abordant un apprentissage par compétences et non plus seulement par connaissances aux futurs pharmaciens d’officine. D’autre part, la faible rémunération actuelle de l’étudiant en 6ème année officine (environ 550 euros/mois) couplée à la hausse des prix des besoins vitaux (logement, nourriture…) ne permettent plus de vivre sereinement cette dernière année, et provoquent une diminution de l’attrait de la filière par manque de moyens malgré cette passion officinale qui les anime".
Des rassemblements sont prévus dans 11 villes de France. A Paris, les manifestants doivent se retrouver à 14h30 devant la faculté de pharmacie de Paris V, avant de se diriger vers le ministère de la Santé, où une délégation espère être reçue. Toutefois, si les pharmaciens titulaires sont appelés à faire grève, aucune fermeture d'officine n'est prévue, précise la FSPF, premier syndicat de la profession, afin de ne pas pénaliser les patients.
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