Pour dénoncer leurs conditions de travail, les infirmières s'habilleront en noir ce vendredi
“Trop longtemps, nous avons tenu à bout de bras un système qui s’effondre de jour en jour. Trop longtemps nos compétences ont été dévalorisées et non reconnues. Trop longtemps notre santé a été mise en danger”, admettent les six syndicats de la profession infirmière dans une lettre adressée au Président de la République, Emmanuel Macron. A l’occasion de la journée internationale de l’infirmière, ce vendredi 12 mai, le Syndicat des infirmières et des infirmiers libéraux (Sniil), l’Union des infirmiers en pratique avancée (Unipa), le Syndicat national des infirmiers-anesthésistes (SNIA), la Fédération nationale des étudiants en siences infirmières (Fnesi), la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Syndicat national des infirmiers de bloc opératoire (Snibo) appellent les étudiantes et les infirmières à se mobiliser pour de meilleures conditions de travail. Les six organisations invitent à porter ce jour-là des vêtements noirs, dans les lieux de formation, les établissements de santé et tous les lieux d’exercice. L’objectif est de “sensibiliser la population et d'interpeller les instances (...) pour la reconnaissance de nos compétences”, indique le Sniil sur son compte Twitter.
Infirmiers de tous secteurs et étudiants en soins inf. se mobilisent afin de sensibiliser la population et interpeller les instances. Depuis des mois le @Sniil1 mobilise les instances qui font la sourde oreille. Ensemble pour la reconnaissance de nos compétences. https://t.co/gEk8xPKxK3
— Sniil (@Sniil1) May 10, 2023
Les syndicats dénoncent notamment un système de santé qui “ne cesse de se dégrader”. “Les mesures proposées ont été constamment en deçà des attentes de la profession”, poursuivent-ils dans leur lettre. “L'organisation actuelle du système de santé épuise jusqu'à faire fuir les professionnels et les potentiels soignants de demain. Conditions de travail dégradées, responsabilités majorées, reconnaissance évincée, archaïsme médico-administratif, l'attractivité et les potentialités sont tout simplement empêchées par un déficit global d'ambition pour notre discipline.”
Les six collectifs appellent le Gouvernement à “reconnaître les compétences et à favoriser l'autonomie des infirmières pour sécuriser la qualité et le parcours de santé au quotidien”. Ils évoquent une “inadéquation” concernant “la responsabilité, les compétences infirmières et leur rémunération”. Les étudiantes sont également pénalisées avec une “une détérioration des conditions d’accompagnement et d’encadrement”. Le Gouvernement avait proposé d’augmenter le nombre de places en formation, les syndicats déplorent cette “solution” qui n’empêchera pas les “abandons de formation”. Pour eux, il faut avant tout “investir massivement dans la qualité de vie au travail et dans la formation des professionnels de demain”.
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