Les mises en examen pour "homicide involontaire" de la clinique et du centre hospitalier d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques), dans l'affaire du décès d'une patiente enceinte soupçonné d'être dû à des erreurs d'une anesthésiste ivre, ont été annulées.
Statuant sur ces faits remontant à septembre 2014, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau a annulé les mises en examen "aux motifs, entre autres, que la clinique en tant que personne morale ne pouvait pas connaître les antécédents de l'anesthésiste", recrutée depuis peu, a expliqué à l'AFP Me Julien Marco, avocat de la clinique. L'avocat de l'hôpital, Me François des Minières, s'est dit satisfait de la décision, précisant que "l'annulation nous permet d'avoir le seul statut auquel nous prétendons, celui de partie civile". Les deux instances, qui avaient été mises en examen en juin et juillet derniers, sont désormais placées sous le statut de témoin assisté. Helga Wauters, une anesthésiste belge de 47 ans, qui avait la charge de la victime et avait bu le soir du drame, a été mise en examen en octobre 2014 pour homicide involontaire aggravé. Un autre praticien, l'obstétricien présent à la maternité le soir des faits, a été mis en examen en mars 2016 pour non-assistance à personne en danger. Le 26 septembre 2014, l'anesthésiste mise à disposition de l'hôpital public par la clinique privée de la ville était chargée à la maternité d'une patiente de 28 ans, Xynthia Hawke, sur le point d'accoucher. Elle avait administré à sa patiente une péridurale, avant de sortir boire chez des amis L'accouchement se déroulant mal, une césarienne était devenue nécessaire. Rappelée, l'anesthésiste, qui sentait l'alcool à son retour à l'hôpital selon ses collègues, avait notamment utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente au lieu du respirateur du bloc opératoire, et avait intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires. En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau, où elle était décédée. Le bébé était sain et sauf. M° Philippe Courtois, avocat de la famille de la victime, a qualifié l'annulation des mises en examen de "regrettable" et souligné que "l'instruction se poursuit et peut permettre d'apporter d'autres éléments remettant en cause la décision de la chambre de l'instruction". [Avec l'AFP]
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