Des infirmières rejetées par leurs voisins craignant d'être contaminés

25/03/2020 Par Marion Jort
Faits divers / Justice
Alors que tous les personnels soignants de France sont mobilisés face à l’épidémie de Covid-19, des infirmières ont été délogées ou priées d’aller voir ailleurs par le voisinage qui ne souhaitait pas être contaminé.  

 

“On m’a dit que j’étais égoïste” : pour France Inter, un habitant du XXème arrondissement de Paris témoigne de propos terribles. Il y a quelques jours, cet homme décide de répondre à l’appel de l’hôpital Tenon qui cherchait des hébergements pour loger du personnel soignant.  

Redoutez-vous le rétablissement de l'obligation de participation à la permanence des soins ambulatoires?

Michel Rivoal

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1) Une statistique. Environs 60 000 généralistes libéraux en France pour 101 départements donc 600 par département. Une dizaine de... Lire plus

Pour tenter de soulager les hôpitaux, cet homme repère deux appartements vides de sa copropriété, contacte les propriétaires qui lui donnent leur accord pour loger une infirmière venue en renfort de Vancouver.  

Il décide ensuite, pensant bien faire, de prévenir la copropriété de l’arrivée de cette infirmière. Mais le voisinage ne réagit pas comme prévu… Deux familles, des couples âgés soutenus par leurs enfants, précise France Inter, s’opposent à son installation. “On m'a rétorqué que j'aurais dû leur demander leur accord, que cette façon de procéder n'était pas acceptable, que je n'étais pas le seul dans cet immeuble et que ce comportement était égoïste”, témoigne-t-il auprès de la radio.  

 

L’infirmière obligée de refaire ses valises 

Face à la situation, l’infirmière qui venait de s’installer a été contrainte...

de partir. “J'ai appelé l'hôpital pour les prévenir que j'avais deux copropriétaires qui s'opposaient totalement à sa présence dans l'immeuble”, poursuit l’homme.  

Heureusement, un autre de ses voisins a réussi à trouver une solution pour l'héberger. “Quand je l'ai vue me rendre les clés, j'ai réalisé qu'on la mettait dehors et que ce n'était pas possible, que c'était une honte”, explique-t-il à regret.  

 

En Bretagne, interdiction de se garer 

A l’ouest, autre situation vécue également par une infirmière : alors qu’elle travaille dans un hôpital, un mot a été glissé sous son pare-brise par l’un de ses voisins la priant de se garer ailleurs. “Vous êtes infirmière donc vous avez plus de risque d'être contaminé par le virus, donc merci de ne pas vous garer proche des autres voitures”, stipule le texte.  

Loin de se laisser démonter, explique France Bleu, la jeune femme a répondu par un message posté sur Facebook : “Cela signifie donc qu'en tant que soignant il nous faut un garage pour garer notre voiture. J'espère que la personne à l'origine de ce message s'est désinfecté les mains après avoir déposé ce message sur mon pare-brise car étant donné que je suis considérée comme une pestiférée je viens de changer mes essuies glaces. Quel est la prochaine étape de ces idioties ?” 

[avec France Inter et France Bleu]

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