Il s’agit d’une “avancée” pour la famille, car “la responsabilité de l’AP-HP est clairement engagée”. Près de trois ans après la mort de Micheline M., 55 ans, retrouvée sans vie après avoir passé 12 heures sur un brancard aux urgences de l’hôpital Lariboisière, l’avocat de la famille a fait part de leur satisfaction après la mise en examen de l’AP-HP pour homicide involontaire. Une mise en examen qui ouvre la voie à un possible procès. Les faits remontent au 17 décembre 2018. Ce jour-là, la quinquagénaire se plaint de douleurs aux mollets et à la tête. Après un malaise dans un centre médical, elle est prise en charge par les pompiers, qui l'emmènent aux urgences de Lariboisière. La patiente est enregistrée à l'accueil des urgences à 18h50, sous une mauvaise identité. Elle fait ensuite, selon les juges, l’objet d'un "délai de prise en charge très important", soit "plus de cinq heures avant le premier appel pour examen médical". Un délai contesté par l'AP-HP qui explique que la patiente "a été vue à plusieurs reprises entre 19h00 et 21h00". Appelée sous un mauvais nom de famille, elle n'a jamais répondu, puis a été considérée comme en fugue avant d'être retrouvée morte tôt le matin du 18 décembre. Un premier rapport d'autopsie avait établi que la patiente était morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un oedème pulmonaire".
Dans ce dossier, il est reproché à l'AP-HP, selon des éléments obtenus par l'AFP, de n'avoir pas "adapté l'organisation, les locaux et les effectifs des personnels aux besoins du service des urgences de l'hôpital Lariboisière (...) avec pour conséquences le décès de la patiente". Lors de son interrogatoire devant un juge d'instruction, la directrice des affaires juridiques de l'AP-HP, a estimé que le décès de la patiente était "dû à une double faute à l'enregistrement et à la vérification d'identité" de la patiente à son accueil, une procédure selon elle "extrêmement stricte et balisée". Cette représentante a, en revanche, "contesté le caractère inadapté des locaux ainsi que l'insuffisance des moyens humains affectés au service des urgences", une situation pourtant présentée comme "récurrente et connue de l'administration de l'établissement" par les juges. L’affaire s’est déroulée en pleine grève des urgences, le personnel soignant demandant alors plus de moyens et de lits. [avec franceinfo et AFP]
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