Mis en examen pour violences volontaires, le Pr Daraï continuera ses consultations publiques à l’AP-HP
Visé par plusieurs plaintes de patientes, le spécialiste de l’endométriose parisien a été mis en examen le 23 novembre dernier pour "violences volontaires". Franceinfo révèle qu’il continuera ses consultations publiques à l’hôpital Tenon (AP-HP). Mis en examen pour "violences volontaires par personne chargée d'une mission de service public" à l'égard de 32 plaignantes, le Pr Emile Daraï continuera ses consultations publiques à l'hôpital Tenon, à Paris, a indiqué l'Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) à franceinfo ce lundi 28 novembre. Le spécialiste de l’endométriose, qui fait désormais l’objet d’un contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec les victimes, ne pourra toutefois pas assurer de consultations privées de gynécologie. "L'AP-HP et Sorbonne Université appliqueront strictement les conditions du contrôle judiciaire" du gynécologue, a indiqué l’AP-HP à franceinfo. Le praticien avait fait l’objet en septembre 2021 d’une enquête préliminaire pour viol sur mineur de plus de 15 ans après un premier signalement. Plus de 150 témoignages de patientes et d’étudiants en médecine avaient ensuite été recueillis par le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques. Une enquête interne, dont les résultats ont été rendu publics en décembre 2021, concluait que "l'obligation d'information de ces patientes, le soulagement de leur douleur, le respect de leurs volontés n'(avaient) pas été respectées". En revanche, "aucune connotation sexuelle" n’avait été retenu. La commission estimait en outre que la situation était "le fruit de dysfonctionnements individuels mais aussi collectifs et systémiques".
Le temps que l’enquête interne soit menée, le Pr Daraï avait été mis en retrait de ses fonctions de chef de service de gynécologique-obstétrique et de médecine de la reproduction à l’hôpital Tenon et de responsable pédagogique. Une décision qui avait été rendue définitive à l’issue de l’enquête. Le praticien était toutefois toujours autorisé à consulter. Dans un communiqué, le collectif Stop VOG a dénoncé le fait que le Pr Daraï puisse continuer d’exercer malgré sa mise en examen. "Interdire l’exercice dans le privé mais l’autoriser dans le public est une mesure discriminatoire évidente d’accès au soin", fustige-t-il. Ainsi, Stop VOG appelle à suspendre temporairement le Pr Daraï de toutes ses fonctions "le temps des poursuites judiciaires". Il ajoute que les mesures que l’AP-HP dit avoir mis en place pour garantir la sécurité des patientes ne sont "pas suffisantes" : faire signer un consentement au préalable est "inutile" selon le collectif, qui indique que les plaignantes "disent que le Pr Daraï n’a pas arrêté l’examen malgré leur souffrance, leurs demandes répétées et leurs cris" ; par ailleurs, la présence de personnel lors de consultations "ne garantit pas la sécurité des patientes", ajoute-t-il, pointant que "des victimes présumées ont porté plainte pour des violences en présence de tiers".
[Nouveau com de presse 29/11]
— Stop aux Violences Obstétricales&Gynécologiques (@StopVOGfr) November 29, 2022
Malgré sa mise en examen, l’APHP maintient le Pr Darai en poste dans le public à l’hôpital Tenon
LA MOBILISATION CONTINUE pour demander sa suspension.#TenonLaHonte #APHPlaHonte@ordre_medecins @FrcsBraun @CNG_ECN @ARS_IDF RÉAGISSEZ ! pic.twitter.com/gVMCorQ8Ud
[avec franceinfo]
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