Une marée de blouses blanches et de coeurs rouges et roses. En ce jour de la Saint-Valentin, les soignants se sont à nouveau mobilisés à l’appel des collectifs Inter-Urgences et Inter-Hôpitaux. Ils étaient près d’un millier à marcher entre l’hôpital Necker à Paris et la Pitié-Salpêtrière pour “déclarer leur flamme et leur amour” à l'hôpital public.
Plusieurs centaines de soignants sont rassemblées devant l'hôpital Necker près d'un an après les premières mobilisations pour sauver l'#hopitalpublic et dénoncer leurs conditions de travail pic.twitter.com/HUzX15oQSB
— Egora (@EgoraInfo) February 14, 2020
“On continue à se mobiliser parce qu’on n'a vraiment pas obtenu ce qu’on voulait. On a des revendications qui sont claires et simples depuis le début et qui sont partagées par tous les corps de métiers et services. On nous enfume avec des pseudos-réponses qui n’ont rien à voir...On nous dit qu’on a du budget, mais sur le terrain il n’y a aucun changements”, s'agace Benoit, infirmier à Annecy et membre du Collectif Inter-Urgence, mobilisé depuis le premier jour.
“Depuis presque un an à se mobiliser, c’est dur. C’est d’ailleurs pour cela que c’est ma dernière grève aujourd’hui. Après j’arrête, car je suis épuisée. Mais le combat va continuer avec d’autres de mes collègues. On a entendu la ministre dire sur France Inter qu’elle arrangeait les choses...Je pense qu’elle peut être fière de savoir que les infirmiers gagnent seulement 250 euros de plus que le smic. Bientôt on sera un métier précaire avec aucune compétence et on mettra les gens en danger”, témoigne-t-il.
Malgré le plan “Investir pour l’hôpital”, présenté par Edouard Philippe et Agnès Buzyn comprenant notamment des primes pour les personnels, une rallonge budgétaire ou encore une reprise partielle de la dette des établissements, les soignants espéraient aujourd’hui encore, obtenir de nouvelles concessions de la part du Gouvernement. Leurs revendications sont restées les mêmes : l'augmentation du budget hospitalier (ONDAM) à hauteur de l'augmentation programmée des charges (au minimum de 4%), l'augmentation des salaires des personnels hospitaliers, et l'arrêt des fermetures de lits d'hospitalisation et l'ouverture de lits dans les services où il existe des besoins avec embauche des personnels nécessaires.
Beaucoup de patients et d’anonymes venus en soutien
Venus grossir les rangs de la manifestation, beaucoup d’anonymes et de patients ont tenu à apporter leur soutien à ces centaines de soignants, épuisés. “Nous ne pouvions pas ne pas être là”, témoignent Nicolle et Marie-Claude. “Je ne prends même pas la peine de vous répondre pourquoi !”, plaisante-t-elle. “Tout le monde à une histoire avec l’hôpital. Pour une opération, sa famille. Notre Gouvernement distribue l’argent aux plus riches alors qu’on pourrait sauver l’hôpital”, regrette à côté d’eux, un couple d’usagers vêtus de rouge et cœur autour du corps.
Un peu plus loin, Annabelle et ses deux enfants, sont venus pendant leurs vacances défiler aux côtés des soignants. “Touche pas à mon hôpital !”, brandit son jeune fils, Solal, sur une pancarte.
Tout au long de la manifestation, les soignants ont simulé la mort de l’hôpital public dans des mises en scènes sans violence. “Nous sommes juste des personnes en souffrance, venus crier notre ras-le-bol à une ministre qui ne veut pas l’entendre”, conclut une aide-soignante.
Des soignants mettent en scène la mort de l'#hopitalpublic pic.twitter.com/P7oGtX2olT
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