Après deux passages aux urgences, elle décède des suites d'une otite

12/03/2018 Par Fanny Napolier

Une jeune fille de 19 ans est décédée fin février à l'hôpital Edouard-Herriot, à Lyon, des complications d'une otite. Elle s'était rendue deux fois aux urgences les jours précédents, et avait été renvoyée chez elle. Sa mère porte plainte pour homicide involontaire.

Etudiante en littérature à l'université Lyon 2 depuis la rentrée dernière, Leana Bonilla était originaire du Nicaragua. Le 9 février dernier, elle se présente une première fois aux urgences de l'hôpital Edouard-Herriot. Le chef du service assure qu'elle a été "vue rapidement pour une otalgie simple, avec une température de 39 °C, comme cela se voit pour des otites". Des antalgiques et des antibiotiques sont prescrits. Mais rentrée chez elle, Leana continue d’avoir très mal à l’oreille droite. Le 11, une amie appelle un médecin. "On lui a répondu que l’état de santé de Leana était normal et qu’il fallait attendre un délai de 5 jours pour que le traitement fasse son effet", rapporte la mère de la jeune fille. Cependant "du soir jusqu’à l’aube, Leana ne cesse de vomir", selon son amie. Les étudiantes retournent aux urgences le 12, à 10 heures. Là, la jeune femme attend huit heures avant de voir un médecin.

"Les examens étaient strictement normaux", souligne le chef des urgences. À ce moment-là, l’examen neurologique et la pression artérielle étaient normaux. Sa température était de 37,7°C et "aucun vomissement" n’a été constaté pendant son séjour aux urgences. Devant l’inefficacité du premier traitement, le médecin prescrit d’autres médicaments. Après une amélioration le 13, l’étudiante a de nouveau des vomissements et de violents maux de tête les jours suivants. Elle dort beaucoup ou est en "état de somnolence". Entre le 18 et le 20, elle ne parvient pas à se lever et reste dormir. Le 21, elle est transportée à l'hôpital dans le coma par les pompiers. Son décès est prononcé le 23. L’autopsie a montré que la jeune femme était décédée d’une hypertension intra crânienne consécutive à un abcès cérébral. La mère de l'étudiante a porté plainte contre l'hôpital pour homicide involontaire. "Ça n’aurait pas dû arriver. Je ne veux pas qu’elle meure comme cela sans que son histoire soit connue", martèle la mère de Leana. "Je comprends la douleur de cette mère. Elle est d’abord une victime", souligne le chef des urgences qui réfléchit à "ce qui pourrait être fait" pour éviter ce type de drame. Il est impossible de faire passer un scanner ou une IRM à tous les patients souffrant d’otite pour déceler un abcès cérébral dont l’incidence est rare. Une fiche alertant sur les risques de complications et la procédure à adopter pourrait être remise aux malades comme cela se fait pour d'autres pathologies. [Avec Leprogres.fr]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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