Déjà plus de 300 patients en réanimation transférés vers d’autres hôpitaux

02/04/2020 Par Louise Claereboudt
Selon une cartographie des transferts réalisée par la direction générale de la Santé, 344 patients en réanimation ont été transférés vers d’autres régions françaises ou des pays frontaliers depuis le 18 mars. 
 

Depuis le 18 mars, 344 patients hospitalisés en réanimation dans des régions en tension ont pu bénéficier d’un transfert vers d’autres régions françaises ou des pays frontaliers. La direction générale de la Santé a, par ailleurs, publié une carte retraçant ces différents transferts réalisés en car ou en TGV médicalisé, en hélicoptère ou avion militaire, par bateau grâce à la marine nationale ou en véhicule. La majeure partie de ces transferts ont été réalisés pour désengorger les services des hôpitaux du Grand Est, où plus de 1.500 personnes ont succombé au Covid-19. Cette donnée comprend également les décès dans les Ehpad. Ces patients ont été transférés pour bon nombre vers l’Allemagne, la Suisse, le Luxembourg ou, plus récemment l’Autriche. Florence Parly, ministre des Armées, ainsi que Christophe Lannelongue, directeur de l’ARS Grand Est, ont tenu à remercier tous ceux qui sont venus en aide à la région. "Nous ouvrirons nos capacités de réanimation dès le début du mois de mai pour nos amis", a déclaré ce dernier.

  Demi-tour pour un car médicalisé Si, en général, ces transferts se passent dans de bonnes conditions, un bus médicalisé, avec à son bord huit malades atteints de Covid-19, a dû faire demi-tour alors qu’il organisait leur transfert vers Tours. En cause, cette procédure n’aurait pas été autorisée par les autorités sanitaires. Affrété par le CHU de Reims, ce bus devait conduire huit patients du CHU de Reims, de la polyclinique privée Courlancy de Bezannes (Marne) et de l'hôpital de Châlons-en-Champagne vers des établissements de Tours. Mais après plus d'une heure de route, le chauffeur de l'autocar a été sommé de rebrousser chemin. "La directrice du CHU a reçu un coup de téléphone", indiquant "qu'il fallait arrêter ce transfert et faire revenir les patients", a expliqué à l'AFP le maire de Reims et président du conseil de surveillance du CHU de Reims, Arnaud Robinet.

"Les échanges interrégionaux [de patients atteints de Covid-19] sont soumis à l'autorisation du centre de crise sanitaire du ministère de la Santé, ce qui n'était pas le cas" lors de ce transfert, a expliqué l'ARS du Grand Est. "La doctrine est nationale et déclinée à l'échelon régional. Ainsi, il est d'abord privilégié les transferts interdépartementaux au sein des groupements hospitaliers de territoires", a-t-elle ajouté.     “Couac administratif” Dans un communiqué, le CHU de Reims a indiqué que "le transfert a été retardé afin d'être en phase avec la régulation mise en oeuvre au niveau national. Si d'autres transferts devaient avoir lieu, ils le seraient en conformité avec ce cadrage national". L'établissement se refuse depuis à tout commentaire. De son côté, le maire de Reims a regretté un "couac administratif", mais "pas médical", rappelant que l'hôpital de sa ville est actuellement "au bord de la saturation".   Mercredi 1er avril, le CHU de Reims comptait 116 patients hospitalisés confirmés Covid-19 ou en attente de confirmation et 41 patients en réanimation à cause du Covid-19, soit 74% d'utilisation des capacités indique la direction.   [avec AFP]

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