Alors que le taux de létalité du nouveau coronavirus fait débat, une certitude demeure : certaines populations sont plus à risque que d’autres. Mais sur les femmes enceintes, il y avait jusqu’ici peu de données. Une première étude chinoise publiée le 12 février dans The Lancet sur 9 femmes enceintes (troisième trimestre) a conclu à des caractéristiques cliniques similaires entre femmes enceintes atteintes et le reste des malades, ainsi qu’à l’absence de transmission intra-utérine. Des données renforcées ensuite par 3 brèves lignes dans le rapport de mission de l’OMS en Chine. Une pré-publication américaine, disponible le 17 mars dans Archives of Pathology and Laboratory Medicine, apporte du grain à moudre à l’hypothèse de l’absence de transmission intra-utérine de Sars-Cov-2. La publication analyse 38 femmes qui ont contracté le Covid-19 au troisième trimestre de grossesse, puis ont accouché. Tout comme pour les précédents SRAS et MERS, aucune transmission intra-utérine n’a été détectée chez les 30 nouveau-nés testés.
Mais une nouvelle étude chinoise vient chambouler cette hypothèse rassurante. Publiée dans JAMA Pediatrics le 26 mars, elle souligne la contamination au Sars-Cov-2 (agent du Covid-19) dans 3 nouveaux-nés parmi 33 enfants nés de femmes de Wuhan atteintes du Covid-19. Les 3 enfants, des garçons, ont souffert de pneumonie. Deux étaient fébriles et léthargiques, le dernier était prématuré et, probablement atteint de septicémie, a dû être réanimé. Tous ont survécu, et ne présentaient plus de virus après une semaine. Le prématuré a guéri de sa détresse respiratoire après 2 semaines. Étant donné les procédures mises en œuvre pour empêcher les infections à l’accouchement, les auteurs affirment que l’origine du virus était probablement maternelle, à l’accouchement ou par transmission intra-utérine. La pré-publication américaine apporte malgré tout une bonne nouvelle par rapport aux coronavirus SRAS et MERS : l’absence de décès chez les femmes enceintes. De plus, le risque de développer des formes graves de Covid-19 pour les femmes enceintes malades ne diffère pas significativement du reste de la population malade. Enfin, l’occurrence de complications liées à la grossesse (prééclampsie, diabète gestationnel, naissance prématurée…) n’est pas significativement supérieure en comparaison de femmes enceintes saines.
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