Des plaintes pour racisme et harcèlement déposées à l'encontre d'un neurochirurgien du CHU de Rennes
Des soignants du CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine) dénoncent des propos racistes et des situations de harcèlement au sein du service de neurochirurgie, révèle ce lundi Ouest-France. Un neurochirurgien est mis en cause. L'établissement aurait émis deux signalements auprès du procureur de la République.
Trois plaintes pour racisme et harcèlement ont été déposées ces derniers mois à l'encontre d'un neurochirurgien de l'hôpital Pontchaillou du CHU Rennes, en Ille-et-Vilaine. C'est ce que révèle, ce lundi 23 décembre, Ouest-France dans ses colonnes. Selon le quotidien régional, qui a interrogé plusieurs victimes présumées, ce professeur "traumatis[serait] et insulte[rait] les agents et médecins de couleur".
"Il m'a dit qu'il ne comprenait pas comment je pouvais prendre en charge correctement des patients français alors que dans mon pays d'origine, il n'y a même pas un scanner pour faire un diagnostic", témoigne un praticien d'origine africaine, auprès de nos confrères. D'après Ouest-France, des signalements auprès de la direction du CHU ont déjà été effectués pour dénoncer cette situation.
De plus, en novembre 2019, "c'est 'l'ensemble de l'équipe infirmière de bloc opératoire de neurochirurgie' qui [a] écrit à […] la directrice générale du CHU, toujours au sujet de ce même professeur", peut-on lire. "Nous voulons vous alerter du comportement déviant, agressif et des violences verbales instaurant un climat de mal-être profond au sein du service… Il lui arrive de nous traiter d'incompétentes, de fainéantes, de nous menacer d'expulsion du service. Notre équipe est en réelle souffrance", écrivaient ces soignantes.
Au total, une dizaine d'autres témoignages ont été portés à la connaissance de nos confrères.
En juillet dernier, la direction du CHU de Rennes a fait un signalement auprès du procureur de la République de Rennes au titre de l'article 40 du code pénal. Un second signalement a été réalisé "plus récemment", "à la suite de nouveaux éléments", précise Ouest-France.
Une nouvelle enquête en cours
Ce n'est pas la première fois que des accusations de harcèlement ébranlent le CHU de Rennes. Début 2024, neuf soignants – dont le neurochirurgien accusé aujourd'hui - ont dénoncé dans Paris Match l'omerta qui régnait dans le service de neurochirurgie de l'établissement. Ils racontaient alors avoir vécu l'enfer, pointant des "brimades", "humiliations", "violences verbales", et du "harcèlement moral" voire "sexuel". Fin août, Paris Match et une journaliste ont été condamnés pour atteinte à la présomption d'innocence contre l'un des praticiens incriminés dans cette vaque enquête.
Selon les informations de Ouest-France, la direction du CHU serait en train de diligenter une nouvelle enquête interne concernant les accusations révélées ce lundi. Elle pourrait, par ailleurs, saisir le ministère de la Santé "pour demander une suspension de ce professeur", peut-on lire.
Contacté par Ouest-France via son avocat, le professeur mis en cause n'a pas souhaité s'exprimer.
De son côté, la direction du CHU de Rennes rappelle qu'elle "condamne fermement tout propos à connotation sexiste, raciste ou discriminatoire et réaffirme son attachement au strict respect de personnes, comme au principe de présomption d'innocence".
[avec Ouest-France]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus