Elle voulait faire transférer son père : la fille d'un patient attend 23 jours avant de pouvoir parler à un médecin
Le 27 mars dernier, un patient de 86 ans sort de l’hôpital de Manchester de Charleville-Mézières (Ardennes) où il était hospitalisé pour covid long. Il est transféré à l’hôpital de Nouzonville, en soins de suite. Sa fille habitant à Garches (Haut-de-Seine) appelle le médecin pour demander le rapatriement de son père dans son département. “Je n’aurai que des infirmières au téléphone me disant qu’elles font passer le message”, confie-t-elle à nos confrères de l’Ardennais. Le premier week-end, la fille du patient se déplace jusque dans les Ardennes pour visiter son père. Elle aperçoit le nom d’une cadre de santé. Une fois rentrée chez elle en région parisienne, elle l’appelle en lui demandant de parler à un médecin. La cadre de santé lui répond : “je fais remonter l’information.”
Le 7 avril, l’hôpital de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) reçoit la demande de transfert mais la décline. Le patient n’étant pas prioritaire, puisqu’il ne réside pas dans la commune. Sa fille ne baisse pas les bras, et effectue de nouvelles demandes de transferts dans des établissements de santé de région parisienne. “J’insiste auprès de la cadre de santé pour parler au médecin, et lui demander aussi de comprendre ma colère”, se remémore-t-elle. “Et rien, toujours personne. On me dit qu’il [le médecin, NDLR] va passer, mais il ne passe jamais. A croire que ce médecin n’existe pas”, s’énerve la fille du patient. Après plusieurs appels, une soignante lui répond: “Venez rechercher votre père si cela ne vous convient pas !” Le 17 avril, une nouvelle cadre de santé s’occupe de ce dossier. “On m’a expliqué l’absence de réponses à mes mails par la cyberattaque, toujours impactante. Je retiens une expérience assez hallucinante”, reconnaît la fille. Un médecin finit par la contacter le 19 avril, soit 23 jours après sa première demande. Le patient sera transféré dès qu’un établissement de santé des Hauts-de-Seine acceptera la demande. [Avec l’Ardennais]
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