Il l'a créé et le pilote depuis dix ans maintenant. Mais le Pr Didier Raoult pourrait bientôt quitter la tête de l'IHU Méditerranée Infection, a révélé le quotidien du soir ce mercredi. Selon Le Monde, en effet, le nouveau directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), François Crémieux, et le président d'Aix-Marseille Université, Eric Berton, représentants des membres fondateurs de l'IHU, devraient proposer au conseil d'administration de la fondation privée pilotant l'établissement de lancer un appel d'offres afin de trouver un successeur au microbiologiste et ce dès le mois de septembre. "Il y a un besoin de tourner une page et d’organiser l’avenir de l’IHU pour les vingt ans à venir. Il faut aller vite, lancer le processus à l’automne pour aboutir entre la fin de l’année et le début 2022", a expliqué François Crémieux, nommé en juin dernier à la tête de l'AP-HM, au journal. A partir du 31 août, Didier Raoult, 69 ans, devrait par ailleurs quitter son poste de PU-PH, ayant atteint l'âge limite. Sa demande de cumul emploi-retraite ne devrait pas lui être accordée. "La commission médicale de l’AP-HM ne voit pas d’objet à prolonger Didier Raoult, ne serait-ce que pour deux journées et demie par semaine, comme il le demande", a expliqué le Pr Jean-Luc Jouve, président de la CME. Le microbiologiste pourrait néanmoins rester à la tête de l'IHU mais, estime François Crémieux, "il n'est pas raisonnable que l’IHU soit dirigé par quelqu’un qui n’est plus ni praticien hospitalier ni universitaire". Eric Berton et lui-même présenteront ainsi l'idée d'un appel d'offres international pour le remplacer aux autres représentants des membres fondateurs - dont le président LR de la région Paca, Renaud Muselier, l'Etablissement français du sang, ou encore l'Institut de recherche et de développement (IRD) "dont les rapports avec l’IHU ont donné lieu à une enquête de l’agence anticorruption et à l’ouverture d’une procédure au parquet de Marseille", précise Le Monde.
Désaccords Si l'on indique à l'IHU que la succession était "programmée depuis trois ans, et qu'elle a été retardée par l'épidémie", des désaccords dans la communication de l'IHU, "notamment sur la communication ou les pratiques médicales de l’IHU" et, plus récemment, sur la question de la vaccination et de son efficacité sur les variants, pourraient avoir motivé cette décision. "L’Institut est devenu la caution scientifique du discours anti-vaccin, anti-passe et nourrit la sphère complotiste. C’est une difficulté à laquelle il faut mettre un terme", a considéré François Crémieux. Si le Pr Raoult n'a pas souhaité réagir auprès du Monde, la direction de l'IHU a annoncé qu'elle communiquera "à la rentrée". A l'annonce de la nouvelle, de nombreux soutiens au Pr Raoult ont afflué sur les réseaux sociaux, notamment à travers le hashtag #TouchePasARaoult, relayé plus de 60.000 fois à la mi-journée. Parmi les soutiens : le président du parti Les Patriotes, Florian Philippot, ou encore le député européen Gilbert Collard. [avec Le Monde]
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