"Inquiets" pour le budget de la Sécu, les hôpitaux publics pressent Macron de nommer un Gouvernement
Auprès de l'AFP, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) a fait part de son inquiétude face au contexte d'instabilité politique, "très dommageable" aux hôpitaux publics. Alors que l'exécutif est censé travailler à cette période sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), il n'en est rien, alerte Arnaud Robinet.
Alors qu'habituellement "nous commençons à travailler avec les cabinets ministériels concernés sur l'élaboration du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)" pour l'année suivante – normalement présenté en septembre –, "ce n'est pas le cas aujourd'hui", a regretté auprès de l'AFP le président de la FHF.
"Cela nous inquiète, au vu de la situation très dégradée de l'hôpital public", a-t-il exprimé, rappelant que les établissements ont redoublé d'efforts en cette période estivale pour répondre aux besoins de soins lors des JO, malgré les pénuries de personnels. Ils sont "en ordre de marche". Aux urgences, la situation est "similaire" aux étés précédentes avec un accueil "globalement maintenu", même si par endroits l'accès est régulé.
"Si nous n'avons pas de Gouvernement, pas d'interlocuteur, une Assemblée morcelée en trois blocs, on risque d'avoir à reconduire le PLFSS de 2024, ce qui serait très dommageable pour l'ensemble du système de santé", a alerté Arnaud Robinet.
Depuis le dimanche 7 juillet, le Gouvernement de Gabriel Attal est en effet en sursis. Le Nouveau Front populaire étant arrivé en tête des scrutins juste devant la majorité présidentielle et le Rassemblement national et ses alliés, le Premier ministre a remis sa démission à Emmanuel Macron. Mais ce dernier a souhaité que le chef du Gouvernement reste en poste pour gérer "les affaires courantes" jusqu'à la fin des JO.
Conséquence : de nombreux dossiers essentiels sont au point mort. Et le PLFSS semble en payer les pots cassés. "Il faut que le Président de la République, au-delà des contingences politiques" nomme "un Gouvernement capable de travailler le plus rapidement possible", a pressé Arnaud Robinet. Le président de la fédération a également appelé à nommer un ministre de la Santé "de plein exercice", et non un ministre délégué, car la Santé "doit être une priorité de l'État".
"L'hôpital public va aborder la rentrée dans une situation très dégradée, avec un déficit de 1,7 milliard d'euros en 2023" et "les Ehpad, sont dans la même situation : 80% d'entre eux sont déficitaires", a gravement rappelé Arnaud Robinet. La FHF appelle donc le futur Gouvernement à "garantir la pérennité de l'hôpital public" dans ses arbitrages et à prendre en compte l'inflation, alors qu'il "manquait" selon elle 1,3 milliard d'euros dans le budget pour 2024 pour compenser la hausse des prix.
La fédération, par la voix de son président, a identifié des "priorités de la priorité politique". L'exécutif devra ainsi soutenir certaines disciplines, "majoritairement assurées par l'hôpital public", qui souffrent "d'un sous-recours aux soins" et donc d'un "sous-financement". L'activité hospitalière, très ralentie depuis la pandémie de Covid, a redémarré en 2023 mais insuffisamment pour les soins les plus lourds, comme les "prises en charge digestives, la cardiologie, le système nerveux et la rhumatologie", a précisé Arnaud Robinet.
[avec AFP]
La sélection de la rédaction
Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?
Albert Dezetter
Non
A partir du moment où il entretient ses capacités professionnelles, le médecin âgé conservera sa capacité à prescrire pour lui-mêm... Lire plus