Hôpital public : près de deux tiers des établissements en déficit en 2022
Les comptes des hôpitaux publics se sont "très fortement dégradés" en 2022, d'après de nouveaux chiffres de la Drees. La situation financière des cliniques privées est, elle, restée "favorable en 2022", note le service statistique, pointant toutefois l'existence d'importantes disparités.
Près de deux tiers des hôpitaux publics étaient en déficit en 2022. C'est ce qu'affirme, ce jeudi 18 juillet, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Les comptes des hôpitaux publics se sont "très fortement dégradés" en 2022, affirme le service statistique des ministères sociaux. En 2021, 52% des hôpitaux publics étaient en déficit, après 42% en 2020 et 58% en 2019, rappelle la Drees.
Au total, la perte cumulée des hôpitaux publics a atteint 1,3 milliard d'euros en 2022, un niveau plus de deux fois supérieur à celui observé les années précédentes (415 millions en 2021, 91 millions en 2020, 565 millions en 2019). La part des établissements surendettés (33,6%) repart, elle, "légèrement à la hausse sans pour autant retrouver son niveau d'avant crise" sanitaire (41,5% en 2019), note aussi la Drees.
En revanche, "la situation financière des cliniques privées reste favorable en 2022", avec un bénéfice net cumulé de 627 millions d'euros. Ce résultat net "se maintient aux niveaux précédemment observés et représente, pour la deuxième année consécutive, 3,4% des recettes, soit plus du double de son niveau" d'avant la crise sanitaire (1,6%), précise la Drees.
D'importantes disparités entre les cliniques privées
Les recettes des cliniques privées ont, en effet, été "particulièrement dynamiques" en 2022 (+7,1%) et en 2021 (+12%), alors qu'elles progressaient plus faiblement sur les années antérieures (+1,7% en moyenne entre 2014 et 2020).
La Drees relève toutefois que "des disparités persistent" entre les cliniques privées. La proportion de cliniques privées en déficit a augmenté, à 24% en 2022 contre 21% en 2021. Et la proportion de cliniques surendettées a atteint 18% en 2022, "un niveau inégalé depuis 2016".
Cette année, la question du financement des hôpitaux a été au cœur d'une profonde querelle entre les établissements publics et privés. En effet, après un arbitrage gouvernemental fixant à 4,3% la revalorisation des tarifs hospitaliers pour le public en 2024, contre 0,3% pour le privé, les cliniques privées avaient appelé à un mouvement de grève le 3 juin qui promettait d'être très suivi. La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) avait finalement annoncé la suspension du mouvement une semaine avant, après avoir obtenu des financements supplémentaires et un engagement du gouvernement à respecter à l'avenir "un principe d'équité de traitement" entre hospitalisation privée et publique.
[avec AFP]
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus