A l'hôpital de la Timone, des SDF s'introduisent jusque dans les salles de pause des soignants
Force ouvrière a déposé un préavis de grève de trois mois pour l'ensemble des personnels de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM). Le syndicat dénonce le danger représenté par l'intrusion de sans-abri dans les services hospitaliers, de jour comme de nuit.
C'est un véritable SOS qu'envoie Force ouvrière aux tutelles et autorités compétentes. Le syndicat a déposé, ce vendredi 15 novembre, un préavis de grève à l'AP-HM pour une durée de trois mois afin d'alerter sur l'insécurité qui règne au sein des établissements de santé, et en particulier à l'hôpital de La Timone. "A ce jour, chaque agent exerce avec le risque accru de se faire agresser ou de se retrouver face à des individus", parfois alcoolisés ou sous l'emprise de stupéfiants, qui s'introduisent au sein des services de jour comme de nuit, écrit-il dans un communiqué daté du 14 novembre.
A l'hôpital de La Timone, une aide-soignante qui travaille de nuit s'est par exemple retrouvée nez à nez face à un SDF "qui errait dans le couloir à 2h du matin, qui était en train de se servir sur les chariots, mais aussi dans la salle de détente pour prendre de la nourriture dans les frigos", rapporte Force ouvrière. Une situation quasi quotidienne, ajoute le syndicat, qui indique que des sans-abri viennent même "dormir" au sein des unités de soins, dans les chambres inoccupées pour cause de travaux par exemple ou dans les cages d'escalier.
"Un événement grave peut se produire à tout moment"
"Cette insécurité est due au fait que les accès sont libres", avance le syndicat. La nuit, les services ne sont en effet pas fermés. "Une intrusion d'individu sans domicile fixe au sein des services de soins n'est pas tolérable", dénonce Force ouvrière, condamnant la direction générale de l'AP-HM, responsable, à ses yeux, de la mise en danger des agents hospitaliers.
Face à ces intrusions, les personnels de La Timone sont en effet bien souvent démunis, déplore encore FO. Employés par une société privée, les agents de sécurité "ne peuvent pas être présents rapidement quand ils sont appelés" car ils sont en nombre "insuffisant" et "dispersés sur l'ensemble du site", pointe le syndicat pour qui la situation est "extrêmement alarmante".
Force ouvrière déplore "la montée en puissance quotidienne" et la "banalisation de la violence" qui touche l'ensemble des structures de l'AP-HM, pas seulement La Timone. Mercredi 6 novembre, "nos écoles [situées au sein de l'Institut régional des formations spécialisées en santé, site Houphouët Boigny] ont été victimes d'une agression avec menace de représailles de la part d'un étudiant". Agression ayant nécessité l'intervention des forces de l'ordre.
Face à ces situations, l'organisation appelle les "plus hautes autorités" à agir. "Cela fait des mois que nos appels sont sans réponse…", déplore le syndicat, qui avait déjà tiré la sonnette d'alarme en mai dernier. A défaut de "mesures rapides et efficaces" mises en place, "le mouvement se durcira", prévient-il. Il y a en effet "urgence", souligne-t-on. "Nous pensons qu'un événement grave peut se produire à tout moment."
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