Manif de médecins étrangers : "Si ça ne suffit pas, on s'en va, et on leur laisse l'hôpital"

16/02/2024 Par Sandy Bonin
Ils étaient une centaine de médecins à manifester ce jeudi devant le ministère de la Santé. Ces praticiens diplômés en dehors de l'Union européenne (Padhue) réclament "une vraie régularisation" plutôt qu'une prolongation de leur autorisation temporaire d'exercice, qui les "maintient dans la précarité" pour "seulement quelques mois". Ils menacent de faire grève. 

 

Devant la situation précaire des padhue, l'exécutif a finalement promis de "régulariser nombre de médecins étrangers", et décidé de prolonger d'un an leurs autorisations temporaires de travail, jusqu'à ce qu'ils passent la session 2024 des "épreuves de vérification des connaissances" (EVC). Cet examen leur est indispensable pour pouvoir continuer à exercer en France. Mais le nombre très limité de places - 2 700 postes ouverts pour 18 000 candidats, selon la conférence des doyens de médecine - avait laissé une grande partie d'entre eux sur le carreau, menacés de perdre leur poste et pour certains sans-papiers. 

La circulaire, reçue mercredi par les organisations syndicales, est "un premier pas" mais "ne fait que reporter le problème d'un an", a dénoncé jeudi Olivier Varnet, représentant de Force ouvrière, qui organisait ce rassemblement avec la CGT, l'Association des médecins urgentistes de France et le syndicat spécialisé Ipadecc. 

 

 

"Les Padhue restent sur des statuts que nous qualifions d'inacceptables", précaires, mal rémunérés - généralement entre 1 500 et 2 200 euros - et "à la condition qu'ils s'engagent à passer ce pseudo-concours, au nombre de postes largement inférieurs au nécessaire" pour les hôpitaux, a-t-il déploré. Les syndicats réclament que "tous les Padhue" exerçant en France aient leur chance d'être intégrés via "une évaluation sur dossier et pas sur concours".  

"On a bien compris que le Gouvernement nous prolonge pour passer les Jeux olympiques (JO). Si ça continue, on ne travaillera pas aux JO, on fera grève et si ça ne suffit pas, on s'en va, et on leur laisse l'hôpital", a prévenu le vice-président de l'Ipadecc, Halim Bensaidi. 

 

[Avec AFP] 

11 commentaires
9 débatteurs en ligne9 en ligne
Photo de profil de Bruno Goulesque
1,1 k points
Débatteur Renommé
Médecins (CNOM)
il y a 9 mois
Le sujet n'est pas nouveau, nous avions les fameux Canada Dry, les FFI, qui faisaient en partie tourner les hôpitaux périphériques et formaient les internes made in France, en étant moins payés qu'eu
Photo de profil de Luc L
820 points
Débatteur Renommé
Masseurs Kinésithérapeutes
il y a 9 mois
C’est du grand n’importe quoi. il suffirait d’aller à l’étranger et de revenir avec un diplôme du pays pour contourner notre Numerus clausus devenu apertus ! Certes c’est toujours bien de pleurer avec
Photo de profil de Francois Laissy
2,1 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 9 mois
Essayez en tant que médecin à diplôme français de vous installer et d'exercer aux USA et vous verrez les barrières qui seront dressées devant vous !
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2