Il souhaite "réarmer notre système de santé". Durant son discours de politique générale, ce mardi, Gabriel Attal a présenté aux députés une série de mesures en faveur de la santé. Obligation de garde pour les médecins libéraux, réforme de l'AME par "voie réglementaire", régularisation des médecins étrangers, hausse du nombre d'assistants médicaux… Après avoir rendu "hommage à tous les soignants", le nouveau locataire de Matignon a affirmé que le Gouvernement allait œuvrer "pour qu’il y ait plus de médecins devant les Français".
Vers un retour des obligations de garde ?
Parmi les mesures avancées pour améliorer le système de santé, le chef du Gouvernement a annoncé que "dès cet été, chaque département devra être doté d’un service d’accès aux soins (SAS) avec des professionnels organisés pour assurer la permanence des soins". Dans les territoires où il n'y aurait pas de réponse suffisante, Gabriel Attal s'est dit "prêt à aller plus loin", et ce "en instaurant des obligations de garde pour les médecins libéraux en soirée ou le week-end dans leur cabinet, à l'hôpital ou en maison de santé".
Un passage à 10 000 assistants médicaux
Devant l'hémicycle, le chef du Gouvernement s'est également exprimé sur le temps de travail des professionnels de santé. Il s'agit de "libérer les médecins des tâches administratives pour qu'ils se concentrent sur le soin", a-t-il soutenu, annonçant vouloir accélérer le passage de 6 000 à 10 000 assistants médicaux. Une hausse qui représenterait "deux millions et demi de consultations supplémentaires libérées tous les ans pour les patients", a assuré Gabriel Attal.
Faire payer les patients pour les rendez-vous non honorés
Afin de libérer du temps de soin, le chef du Gouvernement a ensuite décidé de s'attaquer aux rendez-vous non honorés. "Il est insupportable d’avoir chaque jour des patients qui ont rendez-vous et qui ne se présentent pas. […] Je souhaite un principe simple qui se traduise par des mesures claires dès cette année. Quand on a un rendez-vous chez le médecin et qu’on ne vient pas, sans prévenir, on paye", a-t-il tonné, devant une large part des députés.
Réforme de l'AME par "voie réglementaire"
Lors de son discours, Gabriel Attal a aussi annoncé une réforme de l'aide médicale d'Etat (AME), "avant l'été", et ce "par voie réglementaire". Le chef du Gouvernement a, en effet, assuré qu'il tiendrait "l'engagement" de sa prédécesseure "de réformer l'aide médicale d'Etat" pour les étrangers sans papiers. En décembre dernier, Elisabeth Borne avait promis de réformer ce dispositif début 2024. "Nous le ferons avant l'été par voie réglementaire", sur la base du rapport de l'ex-ministre PS Claude Evin et de la figure LR Patrick Stefanini, a ainsi souligné Gabriel Attal.
Régularisation des médecins étrangers
Concernant le nombre de médecins sur le territoire, le Premier ministre a rappelé l'importance d'accroître le nombre de praticiens. En attendant que la réforme du numerus clausus – devenu numerus apertus – puisse faire ses preuves, il appelé à la mise en place de "solutions fortes toute de suite". Comme annoncé par Emmanuel Macron début janvier, "nous procéderons à la régularisation des médecins étrangers sur notre territoire. C’est pourquoi aussi, je vous l’annonce, je nommerai un émissaire chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France", a-t-il affirmé.
Priorité donnée à la santé mentale des jeunes
Poursuivant son discours, le chef du Gouvernement a annoncé vouloir "faire de la santé mentale de notre jeunesse une grande cause de notre action gouvernementale". Parmi les mesures envisagées, il a avancé une "réforme" du dispositif Mon soutien psy, mis en place en 2022. "Nous allons le réformer de fond en comble", a-t-il poursuivi, proposant aussi vouloir "mailler notre territoire de maisons départementales des adolescents." "Il y en a 50 aujourd'hui, je souhaite qu'il y en ait une par département", a-t-il dit.
[avec AFP, Le Monde et La Croix]
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus