Elles avancent quatre propositions en faveur des praticiens diplômés hors de l'Union européenne (Padhue). Dans un communiqué, publié mardi 23 janvier, les conférences santé, comprenant notamment la Conférence des doyens des facultés de médecine et celle des directeurs généraux de CHRU, proposent différentes "solutions pragmatiques, applicables très rapidement" concernant la situation des Padhue. "Celles-ci doivent permettre d'apporter des réponses à des difficultés humaines parfois insupportables et à des difficultés d'organisation hospitalière considérables mais aussi de répondre, au moins partiellement, aux besoins criant d'accès aux soins de nos concitoyens ou tout du moins d'éviter d'aggraver la situation critique existante", écrivent les conférences santé La situation des Padhue est très précaire en France. Des difficultés que certains de ces médecins, diplômés à l'étranger mais praticiens dans l'Hexagone, ont dénoncées jeudi 18 janvier, lors d'une manifestation devant le ministère de la Santé à Paris. Afin d'obtenir une autorisation d'exercer, ces professionnels de santé doivent, en effet, passer des épreuves de vérification des connaissances (EVC). Toutefois, "un quota national limite le nombre de postes ouverts aux EVC", rappelle le communiqué. "Malheureusement, ce quota a été divisé par région et par discipline médicale rendant le système complexe, difficilement prédictible et gérable." Ces quotas "insuffisants dans certaines régions" et "établissements", "implique[nt] le départ de nombreux Padhue". "Ces départs sont susceptibles de déstabiliser les équipes médicales qui ont, par ailleurs, souvent favorisé le succès des Padhue aux EVC", poursuit le communiqué.
"Cette situation est d’autant plus tendue et préoccupante qu’un nombre élevé de Padhue exerçant déjà, ont échoué aux EVC ou figurent sur des listes complémentaires avec peu de chance d’être finalement retenus", développent les conférences santé. Car, si un régime dérogatoire a longtemps existé, permettant aux praticiens n'ayant pas obtenu une note suffisante aux EVC de continuer à exercer, ce dernier a pris fin le 31 décembre dernier. Dans ce contexte, les conférences santé suggèrent que "le ministère de la santé publie rapidement un arrêté ouvrant de nouveaux postes là où des Padhue ont été reçus et où ils sont attendus par les équipes médicales, les établissements, et les ARS", ainsi que "de reconduire les dispositions dérogatoires et temporaires permettant de justifier l’autorisation d’exercice des Padhue". Elles proposent également "de publier rapidement un arrêté conjoint entre le ministère de la Santé et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche autorisant les doyens des facultés de médecine et de santé, de manière transitoire et dérogatoire, à permettre aux Padhue d’effectuer une partie de leur PCC [parcours de consolidation des compétences, NDLR] dans des stages qui ne correspondraient pas exactement à la maquette du DES mais seraient comparables et de qualité pédagogique suffisante". Enfin, les conférences signataires suggèrent "qu’un financement exceptionnel soit dégagé pour les rares Padhue dans certaines disciplines en grande tension, pour lesquels le financement par l’établissement du poste d’accueil pour le PCC fait défaut", écrivent-elles dans leur communiqué. Lors de sa conférence de presse, mardi 16 janvier, Emmanuel Macron avait promis de "régulariser nombre de médecins étrangers". Une promesse entendue par la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarité, Catherine Vautrin, qui a acté une série de mesures visant à "sécuriser" la situation des Padhue. [avec AFP]
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M A G
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