"Dans les territoires où les médecins ont déserté, les Padhue sont devenus indispensables", écrivent quinze députés LR en introduction de leur proposition de loi. Inquiets de voir le système de santé plongé dans "une crise profonde", ces élus appellent à s’appuyer sur le vivier de praticiens à diplôme hors Union européenne, en accélérant les parcours et procédures leur permettant d’exercer sur notre sol.
"Si notre pays a entrepris de faciliter les conditions d’accès des Padhue à leur profession en France, dès lors que leurs diplômes, leurs compétences et leur pratique le permettent, la durée du parcours imposé à ces praticiens reste toutefois extrêmement longue et représente une période très précaire dans leurs carrières professionnelles", estiment-ils.
Les Padhue, qui "remplissent les déserts médicaux", revendiquent de leur côté "une plus grande reconnaissance" mais aussi des procédures allégées pour leur permettre de "pratiquer pleinement leur exercice de la médecine", ce qui pourrait "apporter une solution rapide et pérenne" à la pénurie de médecins en France, justifient les députés.
À ce jour, les candidats doivent valider leur inscription auprès de l’ARS et réussir les épreuves de vérifications des connaissances pour démarrer leur procédure d’autorisation d’exercer. Ensuite, ils doivent suivre un parcours de consolidation des compétences en établissement de santé. Seulement après cela, la commission d’autorisation d’exercice (CAE) étudie leur dossier.
"La décision ministérielle finale accorde le plein exercice sur avis de la CAE et permet au médecin Padhue de finalement s’inscrire à l’ordre des médecins et d’exercer pleinement ses fonctions", rappellent les députés.
Si la période de consolidation des compétences a été réduite de 3 à 2 ans depuis le 1er janvier 2022, "ce n’est pas suffisant au vu de l’actuel état du système de santé français". "Je propose de passer à une année", suggère la députée Christelle Petex-Levet, première auteure de la proposition de loi, qui modifierait ainsi le code de la santé publique. Ce serait valable pour les médecins et pharmaciens.
Egalement cosignataire de cette PPL, le député-médecin Philippe Juvin avait formulé une demande similaire à l’Assemblée le 11 juillet dernier. Ce dernier proposait de remplacer le concours destiné aux praticiens à diplôme hors UE (Padhue) par un examen, et d’accepter "tous ceux qui ont le niveau".
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