Patiente morte aux urgences de Lariboisière : l'autopsie révèle un œdème pulmonaire

24/01/2019 Par Sandy Bonin

En décembre dernier, une femme de 55 ans avait été retrouvée morte aux urgences de l'hôpital Lariboisière (Paris). La semaine dernière l'AP-HP avait admis qu'une "série de dysfonctionnements" avaient conduit au décès de cette patiente. Le Monde a pris connaissance de son rapport d'autopsie. Il en ressort que la quinquagénaire est morte étouffée. Le 17 décembre dernier, une patiente de 55 ans était retrouvée morte 12 heures après son admission aux urgences de l'hôpital Lariboisière. Son "identification" erronée et un "délai de prise en charge très important" faisaient partie des défaillances soulevées dans le rapport commandé par l'AP-HP et l'ARS.  Il en avait conclu à une "une série de dysfonctionnements" survenus aux urgences.  

Se plaignant de violents maux de tête et de douleurs aux mollets lors de son arrivée aux urgences, la patiente, âgée de 55 ans, est morte d'une défaillance respiratoire aigüe secondaire à un oedème pulmonaire (...) dans un contexte d'érythème diffus des téguments (rougeurs sur le corps, ndlr) pouvant faire évoquer une cause septique", écrit l'expert dans son rapport, demandant des examens complémentaires. Pour Me Eddy Arneton, l’avocat de la famille de la victime, ces résultats "laissent à penser que des erreurs de diagnostic ont été commises". "Ces fautes relèvent d’un manque de sérieux et non pas d’un manque de moyens", poursuit l’avocat, selon qui "l’hôpital tente d’échapper à sa responsabilité". "Quelqu'un qui étouffe sur un brancard, dans une longue agonie, cela fait du bruit. Il est évident que si un médecin s'était approché d'elle à ce moment-là, elle aurait pu être sauvée", a-t-il ajouté. Selon l’avocat, l’une des erreurs de l’hôpital repose sur  "l’aiguillage de la victime". La fiche d'entrée de la patiente avait été établie par une infirmière et validée par un médecin, le 17 décembre, vers 18 heures. Sur le dossier médical, dont Le Monde a pris connaissance, il est rapporté que la patiente se plaint de douleurs aux jambes. Il n’est toutefois pas fait mention de ses céphalées. Après cet examen médical rapide, la quinquagénaire avait été placée sur un brancard dans la salle d’attente du circuit dit "court", son état de santé étant considéré comme "parmi les moins graves", ne nécessitant qu’une simple consultation. Selon l’enquête interne, une infirmière voit la patiente à 19 heures, puis à 21 heures. Mais lorsque vers minuit une aide-soignante l’appelle à quatre reprises pour qu’elle puisse être enfin examinée par un médecin, plus de cinq heures après son admission, elle ne répond pas. A 23 h 55, elle est marquée comme "ne répondant pas à l’appel" et, à 1h18, elle est déclarée "en fugue", donc rayée des listes. A 6h20, la patiente est retrouvée morte, sur un brancard, dans la salle d’attente où elle avait été déposée, douze heures plus tôt. Me Arneton a porté plainte au nom de la famille de la victime pour "homicide involontaire" et "omission de porter secours à personne en danger". [Avec lemonde.fr et l'AFP]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

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